Âgé de 24 ans, Herbert Huncke a déjà sillonné le grand espace américain quand il débarque à New York, en 1939. Il y fait bientôt la connaissance de Burroughs, puis de Kerouac et Ginsberg. La poésie est d'emblée à son horizon. Il y a aussi la débrouille, au jour le jour, dans ce périmètre fascinant et longtemps malfamé qui part de Times Square pour longer la 42e Rue jusqu'à la Public Library. Prostitution, drogue, errance, déménagements incessants, emprisonnements, scènes de «panique» quand la dope vient à manquer : cette vie pourrait ressembler à une galère. Mais par son regard singulier, jamais plaintif, souvent drôle et presque fataliste sur les bas-fonds d'un New York cabossé, Huncke réussit à faire pousser des fleurs dans un gros paquet de merde. Jack Kerouac, à qui il révéla le sens du mot «beat» (battu, foutu), était fasciné par son art de raconter des histoires ou de brosser d'incisifs portraits. Merveilleux témoin des mondes souterrains, icône de la Beat Generation, Huncke est surtout un écrivain, généreux, étrange. Irrécupérable. Mort en 1996, après avoir passé les dernières années de sa vie au Chelsea Hotel, l'auteur de Coupable de tout n'avait jamais été traduit en France. La publication ici de la presque totalité de ses textes répare enfin un inexplicable oubli.

Projet initié en 1985, et par principe infini et interminable, ce volume réunit pour la première fois, dans un ordre défini par l'auteur, six livres déjà publiés. La démarche croise la poésie, la prose et la mathématique. On pourrait y voir une tentative d'autobiographie. Il s'agit, en tout cas, d'une vaste mise en oeuvre de la mémoire et de ses effets sur le temps ou par le temps.

Une biographie de ce contemporain de Renan et de Louis Veuillot, catholique radical, né et mort à Lorient (1828-1885), créateur du journal Le Croisé, traducteur d'auteurs mystiques comme Ruysbroeck et Angèle de Foligno. Lu et admiré par Barbey d'Aurevilly ou Léon Bloy, il ne connut pourtant pas la gloire.

Poète, essayiste et traductrice de l’italien et en italien, Jacqueline Risset est née en 1936. Elle a enseigné la littérature française à La Sorbonne et à l'université La Sapienza à Rome. Dès le début des années 60, alors qu’elle est élève à l’École Normale Supérieure, elle se passionne pour l’italien et part en Italie pour y poursuivre ses études. Elle a fait partie, de 1967 à 1982, du comité de rédaction de la revue Tel Quel. Elle est particulièrement réputée pour son travail sur Dante, traduction de la Divine Comédie et biographies. Mais elle a aussi réalisé la traduction en italien de Francis Ponge. En 2003, elle a donné quatre leçons sur "Traduction et mémoire poétique, de Dante à Rimbaud" au Collège de France

Que reste-t-il de Jean Genet, dans l'homme qui accompagna les Noirs d'Amérique et les Palestiniens à travers leurs combats ? Une recherche approfondie éclaire les nombreux mystères qui entourèrent la dernière période de la vie de l'auteur de Journal du voleur et de Miracle de la rose.