Présentation et mise à l'épreuve de la critique génétique. Elle consiste en l'étude des brouillons et manuscrits d'un écrivain, en la recherche et l'interprétation de traces écrites dans l'objectif de retracer l'élaboration progressive du texte. Analyse de la naissance du personnage de Salomé chez Flaubert, de la genèse d'un motif chez Proust, du dénouement de la Bête humaine chez Zola.

Est-il possible d'appliquer au théâtre la méthode génétique, connue pour avoir fait ses preuves en littérature ? L'oeuvre théâtrale est un ensemble hétérogène de données textuelles et scéniques, une entité éphémère et fugitive. Toute mise en scène, mais aussi chaque représentation, engendre de nouvelles modifications : coupures et réécritures textuelles, variations scénographiques, variantes dans le mouvement des corps, le timbre des voix, les lumières, le rythme de l'événement. Comment, dans ce perpetuum mobile, cerner les étapes qui permettent de reconstruire la genèse de l'oeuvre ? C'est à cette question que cherchent à répondre les textes réunis dans cet ouvrage : écrits de créateurs (Brigitte Jaques-Wajeman, Jean Jourdheuil, Jacques Lassalle) et études consacrées à des corpus d'archives éclairant les collaborations complexes entre auteurs et metteurs en scène (Anouilh, Beckett, Boulgakov, Duras, Pirandello, Régy, Stanislavski, Tchekhov, Vinaver).

Quels sont les effets de la censure pour des créateurs comme Jean-Jacques Rousseau, Emily Dickinson, Pierre Guyotat ou encore Jules Verne, Guy de Maupassant, Violette Leduc, etc. ? Qu'elle soit familiale, éditoriale, idéologique, politique ou morale, autocensure ou refoulement, c'est à travers les brouillons, les manuscrits et les variantes éditoriales que le processus de la censure est analysé.