Je veux être maltraité et trahi par la femme que j’aime. Plus elle sera cruelle, mieux cela vaudra. C’est aussi une jouissance. (Leopold von Sacher-Masoch) Il est important de savoir distinguer entre ce qu’on souffre par nécessité et ce qu’il nous fait plaisir d’endurer. Faute d’accomplir la séparation, on manque, par complaisance dans la plainte sur des motifs de souffrir qui, au fond, nous sont chers, le plaisir de souffrir. Mais l’on manque aussi, en voulant se dérober à des souffrances inévitables, le lien essentiel qui unit le courage d’affronter la douleur à l’événement de la joie – à la seule possibilité d’un rapport au monde entièrement vivant. Chantal Thomas

Grande figure de la Conquête espagnole à l'instar de Cortés, Francisco Pizarro (1478?-1541) est entré dans l'histoire tardivement, à presque cinquante ans, lorsque, avec ses frères, il découvre le Pérou et ses fabuleuses richesses. Aucun ouvrage français n'avait encore paru à ce jour sur cet aventurier hors du commun,héros picaresque et tragique, témoin d'un âge d'or des Conquistadors qui devait s'éteindre à sa mort, devant l'interventionnisme de plus en plus acru de la Couronne d'Espagne dans ses colonies. (Quatrième de couverture)

"Sous le nom de Sade toujours se risque, ou se refuse, une aventure. Son texte, dans son tissage unique d'écriture et de vie, interroge au comble du sérieux et de la légèreté, à un point de tragique et d'ironie d'où toute demi ou commune mesure est exclue. Ce livre est fait des blancs ou des trous de réponse auxquels l'œuvre sadienne nous confronte. Il est une suite d'accrocs ou d'arrêts de lecture. C'est dire qu'il ne suit pas le trajet d'une quête, mais plutôt s'approche, par impasses et détours, du lieu d'une obscurité : nuit où se déploient également, dans une même solitude, l'orgie libertine et le silence de la lecture..." Ces lignes de la quatrième de couverture de la première édition, Sade, l'œil de Ia lettre (Payot, 1978), disent bien de quoi était constitué ce livre écrit dans un rapport de découverte et d'étonnement, sinon d'éblouissement. Il était emporté par l'élan de déraison ou de raison excessive caractéristique de Sade, par le défi d'exprimer de la manière la plus classique possible un univers érotique extrême. Alors, je lisais Sade hors de tout contexte et dans l'ignorance de son époque. Mais je m'aperçois maintenant que ni le savoir que j'ai acquis depuis, ni une sorte d'officialisation de Sade n'ont banalisé sa lecture. Ce bouleversement, premier, cette brûlure, restent intacts." Chantal Thomas)

Notre société est parmi toutes la plus disponible pour le nihilisme. Il y a maintenant des écrivains russes qui, malgré leur talent indéniable, se sont construit des maisons grâce à la littérature. Est-il possible que l'indépendance de pensée, même la plus petite qui soit, soit si pénible. Nous sommes de ceux qui ne peuvent rester tranquilles dans le vide. Une idée fondamentale doit toujours être inatteignable, située plus haut que sa possibilité de réalisation, par exemple le christianisme. J'aime les animaux, mais j'aime les Russes plus que tout. N'importe qui veut se venger de sa nullité sur quelqu'un

Une nouvelle enquête de Kate Fansler, qui enseigne la littérature victorienne tout en se consacrant à la résolution d'intrigues. (Livres hebdo)