Du country blues du Deep South à la naissance du rock du côté de Memphis, des champs de coton aux studios Chess de Chicago, Peter Guralnick a rencontré, parfois peu de temps avant leur disparition, ces illustres pionniers (Muddy Waters, Howlin' Wolf, Jerry Lee Lewis) et ces perdants magnifiques (Skip James, Robert Pete Williams, Charlie Rich) qui ont écrit quelques-unes des plus belles pages de la musique populaire américaine à une période charnière de son histoire.Publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, resté inédit (et très attendu par les fans !), jusqu'à sa parution chez Rivages en 2009, Feel Like Going Home est aujourd'hui considéré comme un document exceptionnel et un incontournable classique qui inaugure une nouvelle façon d'écrire sur la musique, à la fois extrêmement érudite et (surtout) profondément passionnée. Intense et émouvant, il ne donne qu'une envie : se plonger dans les enregistrements avec des oreilles neuves. Culte, absolument intemporel, il fut prolongé huit ans plus tard par le tout aussi éblouissant Lost Highway (Rivages, 2010).

Cinq aventures de Momo, le petit crocodile qui se trouve laid.

L'histoire déroutante et émouvante d'une rencontre. Sera se prostitue à Las Vegas et veut profiter pleinement de la vie. Ben, lui, est venu en ville pour vivre son dernier délire alcoolique

Lou Ford, jeune sherif adjoint à Central City, Texas, apprécié de tous est en fait un tueur, psychopathe dangereux et violent avec les femmes. Version non abrégée du roman ayant inspiré le film The killer inside me, dans les salles en 2010.

Notre société est parmi toutes la plus disponible pour le nihilisme. Il y a maintenant des écrivains russes qui, malgré leur talent indéniable, se sont construit des maisons grâce à la littérature. Est-il possible que l'indépendance de pensée, même la plus petite qui soit, soit si pénible. Nous sommes de ceux qui ne peuvent rester tranquilles dans le vide. Une idée fondamentale doit toujours être inatteignable, située plus haut que sa possibilité de réalisation, par exemple le christianisme. J'aime les animaux, mais j'aime les Russes plus que tout. N'importe qui veut se venger de sa nullité sur quelqu'un

Thomas Mann considérait son talent d'essayiste et de polémiste comme un "ingrédient" inséparable de sa nature. Il allait jusqu'à dire "Lorsque je satisfais cette tendance, j'éprouve le sentiment goethéen d'être un écrivain-né, d'une façon peut-être plus excitante qu'en cultivant l'art du roman." Ses essais étaient pour lui comme un contrôle critique sur sa vie et sa production littéraire ; il y contentait sa nature de moraliste et ce qu'il appelait son "sentiment naïf du devoir". Car même dans les études proprement littéraires il aborde les problèmes moraux de l'époque et prend des positions politiques. Aussi, à la fin de Goethe et Tolstoï (1922), écrit en marge de La Montagne magique, livre-t-il ses vues singulièrement perspicaces sur l'avenir de son pays et de l'Europe.

Je veux être maltraité et trahi par la femme que j’aime. Plus elle sera cruelle, mieux cela vaudra. C’est aussi une jouissance. (Leopold von Sacher-Masoch) Il est important de savoir distinguer entre ce qu’on souffre par nécessité et ce qu’il nous fait plaisir d’endurer. Faute d’accomplir la séparation, on manque, par complaisance dans la plainte sur des motifs de souffrir qui, au fond, nous sont chers, le plaisir de souffrir. Mais l’on manque aussi, en voulant se dérober à des souffrances inévitables, le lien essentiel qui unit le courage d’affronter la douleur à l’événement de la joie – à la seule possibilité d’un rapport au monde entièrement vivant. Chantal Thomas