Quels sont les processus par lesquels nous donnons sens à nos conduites ? Comment construisons-nous une image évolutive de nous-même, de notre système de préférences ? Comment, à chaque étape de notre vie, tentons-nous de coordonner nos conduites, comme nous y poussent nos appartenances à des groupes (à des socialités) différents (famille, milieux éducatifs, travail, religion, vie culturelle...) ? Philippe Malrieu nous propose ici une investigation des conduites humaines dans leur aspect innovant mettant en œuvre des combinaisons de processus qui concernent aussi bien les attitudes que les systèmes de valeur ou les institutions qu'elles génèrent. Il a recours à l'analyse des parcours de vie tels que les sujets les expriment dans leurs dires autobiographiques. Ainsi, de la remémoration des sources de l'engagement dans une profession (G.H. Wells), dans la création artistique (Delacroix), dans une croyance (J. François), dans une passion (A. Ernaux), mais aussi à partir du vécu de la guerre 14-18 par un " malgré soi " (Barthas), de la pratique d'un militant (Belloin) ou des aléas des activités de travail, l'auteur dégage les caractéristiques des enchaînements des conduites du sujet qui peuvent déboucher sur des aliénations (comme dans les dires d'un nazi criminel de guerre) ou sur la recherche d'un nouvel humanisme (Journal de F. Kafka). À travers ces exemples divers, l'auteur montre comment le sujet construit le sens de ses actes, hors de sa seule vie, pour l'avenir de l'humanité.

Au sommaire notamment : Les tout-petits peuvent-ils lire avant d'avoir appris à lire ? (D. Rateau) ; La bibliothèque pour les tout-petits : un travail au long cours (M. Chouvy) ; Des livres et des bébés marseillais (A. Poggioli-Barry) ; Le monde des livres offerts aux bébés (N. Garret-Gloanec) ; Des parents et des livres (J. Campagne)...

Lancé par le comité d’éthique de l’UNAPEI et des médecins, le débat sur la stérilisation des femmes handicapées mentales apparaît sur la scène publique à la suite des avis (avril 1996) du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé. Relancé dans les médias en été 1997 par le scandale des stérilisations en Suède et la révélation en France de cas de stérilisations effectuées à l’insu des jeunes femmes, il pose des questions de société poussée aux limites de l’humanité. Alors que la diversité et l’efficacité des méthodes contraceptives sont connues et que l’épidémie de sida sévit depuis quinze ans, la sexualité des personnes handicapées mentales et leur éventuel désir de procréation restent des sujets tabous en France tout comme sont ignorés les risques évidents d’abus sexuels et de maladies sexuellement transmissibles, pourtant décrits dans les travaux étrangers pour cette population. Face aux arguments de familles et de médecins qui justifient la stérilisation comme méthode contraceptive radicale, cet ouvrage aborde la question de la sexualité des personnes porteuses d’un handicap mental. Il propose des données, des analyses et des réflexions sur la réalité du phénomène de la stérilisation et sur la portée humaine, individuelle, sociale, juridique et éthique d’un tel acte. Ont collaboré à cet ouvrage, en plus des témoins qui ont préféré garder l’anonymat : Bernard Andrieux, Gérard Baysang, Lucien Bonnafé, Jeanine Chanteur, Jacqueline Delville, Pierre Echavidre, Jacques Gasser, Alain Giami, Marcela Iacub, Gilles Jeanmonod, Chantal Lavigne, Simone Lidolf, Danielle Moyse, Françoise Rocton, Stanislaw Tomkiewicz, Elisabeth Zucker.