La grande fresque romanesque du vignoble bourguignon. ?? ? 1918. Bénigne Papillard, notable à Dijon, passe le plus clair de son temps à Gevrey-Chambertin dans la maison bourgeoise qui fait face à la modeste demeure de son vigneron, Henri. Ses deux filles ont épousé des négociants en vin établis à Beaune. Bouleversé par la disparition de son aîné au combat, hanté par le souvenir de sa fille adultérine qu?il a abandonnée à sa mère exilée à Prague, il cède peu à peu les rênes de sa propriété viticole à son benjamin, Philippe. Celui-ci entreprend de reconstituer avec Henri un cépage historique, le Clos des Monts-Luisants, futur grand cru de la Côte de Nuits. Après une vie pleine de vicissitudes sentimentales, Philippe meurt sans personne pour lui succéder. Le frère d?Henri, frappé par la Prohibition après avoir fait fortune aux états-Unis dans le vin californien, saisit cette opportunité pour racheter la propriété des anciens maîtres?

Chichi a quinze ans. Dans les bidonvilles de Lima, il est le roi : tuer est plus que son métier, c'est sa drogue. Chichi est sicaire- c'est-à-dire tueur à gages- pour le compte de Lovaco, le fou sanguinaire du quartier qui croit pouvoir défier les cartels. Avec Zorro, son seul ami, ils font la paire : Zorro tire dans le ventre pour mettre la victime à genoux et permettre à Chichi de placer une balle dans la nuque offerte. Deux balles suffisaient. D'autres vidaient leurs chargeurs. Chichi avait le sens de l'économie. Tout va pour le mieux dans le pire des mondes jusqu'au jour où Chichi, ce fils de personne, ce gamin venu de nulle part, s'avise de tomber amoureux de Hilda, cette vierge soe bur de pute qui s'avise, elle, de tomber enceinte ! Et comme un bonheur ne vient jamais seul, c'est le moment que choisit le délirant Lovaco pour essayer, l'inconscient, d'évincer les rois du trafic , les narcos qui font la loi dans le barrio ! La mort, donnée et reçue, et l'amour, donné et reçu en dépit de tout, forment la trame de ce roman incandescent comme une tragédie grecque, d'une violence et d'une tendresse inouïes, à l'image d'une Amérique latine qui se noie dans le sang et la drogue, ivre de ses échecs présents et de son passé maudit.

L'Europe politique fut une préoccupation constante de Raymond Aron.  S'il la jugeait éminemment souhaitable, il la savait difficilement réalisable ; au mythe politique de l'Europe unie s'oppose la réalité historique des nations. À la différence de Jean Monnet, et des autres pères de l'Europe, il ne croyait pas que l'interdépendance des économies nationales suffirait à faire émerger une communauté de citoyens prêts à mourir pour leur patrie. Atlantiste de raison, il pensait que le salut des démocraties européennes n'était pas dans l'intégration au sein d'un ensemble supranational, mais dans leur alliance collective avec la puissance américaine.  L'histoire jusqu'ici ne lui a pas donné tort. Et la guerre russo-ukrainienne rappelle tragiquement la question qu'il posait : l'Europe et son projet démocratique peuvent-ils subsister, de manière autonome, face aux empires ?  Publiés de 1947 à 1983, les textes réunis dans ce volume par Joël Mouric restituent le regard critique et passionné qu'a porté Raymond Aron sur le destin politique de notre continent.

Pour les festivités de la Saint Vincent tournante qui a lieu à Gevrey en cette année 1980 les héritiers Papillard-Boissard et leurs enfants se réunissent une fois encore dans la demeure familiale qui fait face au logis de leur vénérable vigneron, Juste Marchand. Tous vivent désormais à Paris et l'ancienne maison de maître, dont personne ne s'occupe, se délabre inexorablement. Même Max, avocat d'affaires, qui a hérité de la meilleure part des vignes ne vient plus guère que pour les vendanges. Pourtant, quand sa femme, une Bordelaise, hérite du Château Bel-Ami en Saint-Emilion et annonce son ambition de rivaliser avec son Clos des Monts-Luisants classé Grand Cru, Max, piqué au vif, se redécouvre l'âme vigneronne. Il reçoit un renfort inattendu : sa fille s'est éprise d'un aristocrate anglais, Jeremy Burgoyne, qui, dans sa quête d'un insolite ancêtre bourguignon, s'est pris de passion pour la région. Du côté des Marchand, le petit-fils de Juste, fasciné par les prophètes d'une viticulture naturelle, s'entiche de méthodes révolutionnaires...

Ignaty Alexeïevitch Prissiadkine, écrivain de 74 ans, est le conseiller d'un président semblable à Vladimir Poutine. Mais cet ancien directeur de la commission des droits de l'homme n'est jamais consulté mais sa jeune femme et sa fille, avides de pouvoir et d'argent, le manipulent pour jouir des privilèges de l'intelligentsia à la solde du Kremlin. Premier roman sur la nouvelle nomenklatura russe.