Le premier volet paru en 2018 appelait sans délai une suite. Quels seraient, dans cette passionnante anthologie, les successeurs des Charles Baudelaire, Charles Cros, Charles Lecomte de Lisle, Germain Nouveau, Raoul Ponchon, Georges Jean, Marc Alyn, Anne-Marie Kegels, Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire et Jean Richepin du volume 1 ? Voici le second : Richepin de nouveau et, à ses côtés, Marceline Desbordes-Valmore, Marguerite Yourcenar, René Fallet, René-Guy Cadou, Jules Supervielle, Raymond Queneau, Jean Bouhier, Maurice Maeterlink et Paul Èluard. Un sans faute, qui ne souffre guère de commentaires si ce n'est pour saluer ce choix de bon goût, curieux, passionné, évidemment pertinent. Ce qui, venant de Jean-Michel Piton, n'est pas une surprise, lui qui, en sus de ses propres chansons, a toujours parsemé son ouvre, en scène comme sur disques, de textes de poètes, savants ou populaires, qu'ils figurent ou non au générique des grandes anthologies.

La princesse du raga, Princess Erika, fait son grand retour. L'artiste se dénude avec des textes puissants pour cet album. Un enregistrement très lumineux, le terme de variété au sens étymologique prend son sens, l'ADN reggae est toujours présent mais plus enrichi dans un joyeux mélange de genres, de la pop à la soul, en passant par le rock, le jazz... L'histoire d'une princesse qui pouvait chanter sans électricité ni autotune, sans vocodeur ni artifices.

Une voix grave et sensuelle, entre mélancolie et malice... Je, Tu, Elle est un premier album lumineux. Autrice-compositrice, Alissa Wenz interprète ses chansons dans un univers où humour et poésie s'entremêlent. Sur scène, l'artiste est accompagnée par Nathalie Fortin, pianiste de Francesca Solleville, Anne Sylvestre et produite par Contrepied Productions. Elle est également écrivaine. Ses deux romans, A trop aimer (2020) et L'homme sans fil (2022), sont publiés aux éditions Denoël.

C'est toujours émouvant de découvrir des ouvres inédites d'une autrice qui n'est plus parmi nous pour les faire vivre. C'est le cas pour l'album Manèges qui rassemble les derniers titres d'Anne Sylvestre enregistrés à l'aube de son départ et ses derniers moments d'inspiration ainsi que des hommages instrumentaux. Dans ce court mais intense album, Anne Sylvestre ébauche des mystères inattendus, se livre sur ses sentiments profonds, ouvre de nouvelles perspectives. Elle évoque de grands thèmes racontant l'humanité avec des éclairages simples. Fidèle à elle-même, elle devance son époque comme elle l'a toujours fait.

Des berceuses occidentales interprétées par du sitar indien... à priori, le mélange peut surprendre. Pourtant, la vibration intrinsèque de l'instrument, appelée bourdon, accompagne parfaitement la quiétude, la sérénité et le calme à l'arrivée du sommeil. Les improvisations riches permettent des heures d'écoute sans lassitude : une note qui éveille, ouvre une voie inexplorée... et c'est toute la berceuse qui se renouvelle. (Electre)