Alina Ibragimova, jeune violoniste née en 1985, mène une carrière internationale sous la direction de nombreux chefs prestigieux comme Charles Mackerras, John Eliot Gardiner ou Paavo Järvi, et joue un Guarnieri de 1738. Après plusieurs albums dont un Szymanowski récompensé d'un Diapason d'Or, elle revient chez Hyperion accompagnée de Cédric Tiberghien, pianiste français et international, partenaire régulier de Sophie Karthäuser et Peter Wispelwey. Le duo livre une splendide intégrale de la musique pour violon et piano de Ravel, assortie de la superbe Sonate de Guillaume Lekeu.

Entre 1770 et 1820 - période classique dominée par Mozart, Haydn et Beethoven - de nombreux musiciens, parmi lesquels Clementi, Cramer, Dussek, Steibelt, Woelfl et bien d'autres, ont assis leur réputation comme compositeurs et interprètes de concertos pour piano. La série d'Hyperion Concerto classique pour piano se tourne vers ces représentants peu connus d'un genre alors à ses balbutiements. Le premier volume est dédié à trois des dix-huit concertos pour piano du virtuose bohémien Jan Ladislav Dussek, issus de trois périodes distinctes de sa carrière. Dans l'ensemble, ces morceaux présentent un intérêt considérable, les premiers reflétant le modèle mozartien, les derniers révélant des caractéristiques stylistiques qui anticipent les développements futurs du genre. Ces pépites méconnues sont interprétées par l'inénarrable Howard Shelley, à la fois pianiste et chef du Ulster Orchestra.

Après le succès de leur enregistrement du Te Deum de Dettingen, Stephen Layton et ses troupes retrouvent tout leur éclat et leur ferveur pour ces somptueux Chandos Anthems. Composés pour l'établissement musical du Duc de Chandos, ces magnifiques architectures chorales ménagent également aux solistes des airs virtuoses où brille ici une parfaite distribution.

La musique flamande occupe une position à part dans l'histoire du 19ème siècle car l'orchestral et le symphonique y étaient presque toujours subordonnés à la voix. Lodewijk Mortelmans fut celui qui permit enfin la renaissance de la grande musique symphonique dans son pays et l'ouvrit aux influences étrangères. Vainqueur du Prix de Rome en 1893, il utilisa l'argent remporté pour voyager en Allemagne et en Italie afin de parfaire sa culture musicale et créer ''une culture symphonique flamande autonome''. Il resta toujours éloigné de l'atonalité et du sérialisme qui ne correspondaient pas à sa nature romantique. (Electre)