? seulement 25 ans, le pianiste Théo Fouchenneret présente avec audace un programme Beethoven d'une extrême variété avec la Sonate nÊ21 "Waldstein" qui par sa texture et ses contrastes de nuances, semble vouloir rivaliser avec l'orchestre quand la Sonate nÊ29 "Hammerklavier" se distingue par ses assauts sauvages. Alors que ces oeuvres s'abordent généralement très tard dans une carrière, Théo Fouchenneret démontre une surprenante autorité. La puissance de son jeu, plein et intense nous convie à une véritable interprétation merveilleusement expressive et d'une étonnante variété de timbres.

Dans l'écrin de son décor, le ballet s'offre en spectacle, suscitant l'admiration, l'enchantement. En ce début de vingtième siècle, du Palais Garnier au Bolchoï, du Châtelet au Mariinsky, les couleurs chatoyantes de l'orchestre se marient aux chorégraphies novatrices des Ballets russes. Confiées à d'illustres compositeurs, les partitions ne sauraient être pour le piano, autorisé seulement à accompagner en studio le travail des danseurs. Vraiment ? Pourquoi alors autant de versions pianistiques de leurs auteurs, en marge de celles orchestrales ? Jean-Baptiste Fonlupt nous en dévoile ici la réponse, avec une imagination et une virtuosité éblouissantes.

Le répertoire choisi pour ce disque évoque une soirée festive. La pianiste Dana Ciocarlie y reçoit ses complices pour célébrer la Vie. Ses amis musiciens viennent de cultures et de continents différents. Chacun raconte son histoire l'espace de quelques instants. Leurs destinées se mêlent à celle de la fantasque Dana Ciocarlie. Grâce, joie, émotion et passion en sont les maîtres mots.

'Mon orgue, c'est un orchestre !' affirma César Franck. La beauté du grand orgue de la basilique de Saint-Sernin de Toulouse, grâce au génie du facteur d'orgue Cavaillé-Coll, illumine une oeuvre d'une prodigieuse intensité musicale. La musique de Franck est avant tout, plus que d'autres, une musique 'd'interprétation'. Disons qu'une fois qu'on sait les notes par coeur, c'est juste le tout début du travail, il y a moult manières pour interpréter ces oeuvres très 'construites', au niveau des tempi, de l'analyse particulièrement riche, de la conduite musicale, du rubato, et surtout du 'caractère' qu'on veut donner pour se rapprocher de ce qu'on pense être l'intention du compositeur, la faire sienne et le rejoindre dans l'expression de son génie. Michel Bouvard évoque avec passion cet univers dont il nous propose les clés d'écoute...

Seule la passion et le temps permettent une connaissance approfondie d'un compositeur tel que Johannes Brahms. Le lien entre Brahms et Geoffroy Couteau est viscéral, fondamental, vital... Loin de tout opportunisme gratuit, cet enregistrement s'est imposé comme un parcours identitaire qui révèlerait la nature profonde de cet artiste. Conscient de l'ampleur du projet, Geoffroy s'y est consacré exclusivement, en prenant le risque d'une "retraite artistique" durant près de deux ans pour offrir le meilleur de lui-même. A l'heure de l'hyper connectivité, la place de ce projet, ce qu'il réclame fait figure d'OVNI ! Le choix d'enregistrer l'ouvre pour piano seul de Brahms en un peu plus de trois mois fut incontestablement l'une des plus grandes aventures artistiques qu'il ait eues la chance de vivre. Une immersion totale dans un lieu exceptionnel, avec une équipe tout aussi exceptionnelle, sur un piano lui aussi exceptionnel. La joie de ne jouer "que" cette musique prend tout son sens à l'écoute. (Electre)

Il y a trois cents ans, en 1720, Jean-Sébastien Bach composait la Bible des violonistes, les 6 Sonates et Partitas BWV 1001-1006 qui ont connu depuis mille et une transformations. Pour aborder le chef-d'oeuvre de la musique pour violon seul, David Grimal a puisé à la source du manuscrit original de Jean- Sébastien Bach. Cette démarche exemplaire du violoniste atypique, n'est pas pour rien dans la formidable réussite artistique de cet enregistrement interprété sur son Stradivarius sur cordes en boyau pur et un archet baroque de Nicolas Pierre Tourte (1740).

Cette ouvre s'impose toujours en modèle d'une écriture à la rare maîtrise. Elle émeut encore, et, comme chaque grand classique, fascine à toute époque : à l'origine en raison de la complexité de "ces orgies de contrepoint", cent ans plus tard à cause de la déférence imposée par le modèle, aujourd'hui parce que la perfection totale pressentie reste inaccessible et que l'oeuvre éparse demeure ouverte. Indisponible depuis 2010, la version d'André Isoir allie la perfection technique et une réflexion en profondeur. Tout cela est transcendé par une pulsation rythmique, un dynamisme, une splendeur du toucher confondants.

Pour son premier disque à La Dolce Volta, Olivier Latry s'est lancé le défi d'enregistrer la musique de Jean-Sébastien Bach. Cet enregistrement réalisé sur les grandes orgues Cavaillé-Coll de Notre-Dame de Paris dont il est le titulaire depuis 33 ans, suscite un certain nombre d'interrogations passionnantes car selon Olivier Latry, "il faut se nourrir du passé pour se projeter dans l'avenir". (Electre)

André Isoir ressuscitant un Te Deum de Bach, ça ne laisse pas indifférent ! D'abord parce que la reconstruction est aussi solide qu'intelligente. Surtout parce que le grand organiste savait jouer de toutes les couleurs de l'orgue. Ajoutez une bonne dose d'engagement personnel et de for intérieur, des choeurs enhardis par la redécouverte et la sûreté du propos et il en naît un disque stupéfiant de cohérence et de vérité. (Electre) (Electre)

Papillons, Carnaval & Davidsbündlertänze : la réunion de ces trois opus répond à une profonde "nécessité intérieure" de la part du pianiste français Philippe Bianconi. Après de magnifiques incursions chez Debussy et Chopin, il retrouve Schumann, compositeur particulièrement cher à son coeur. Mûri en concert, son programme, sous le signe des doubles et des masques, éclaire avec une rare acuité poétique les liens secrets qui s'établissent entre des partitions aux caractères bien affirmés. (Electre)

Orphelin des grandes orgues de Notre-Dame-de-Paris - Olivier Latry a enregistré en décembre 2020 sur l'orgue Rieger de la Philharmonie de Paris, cinq de ses pièces dont les trois opus majeurs dédiés à cet instrument, colorées de transcriptions et d'arrangements. Ces oeuvres reflètent le génie du compositeur qui choisit des sources aussi diverses qu'une cantate de Bach, un thème d'opéra en vogue ou les quatre lettres d'un nom pour concevoir une musique d'une imagination débordante. Son approche de l'orgue ouvrant des horizons alors inexplorés, est évidemment inspirée du piano, son instrument de prédilection. Liszt, sans qui le monde musical et organistique actuel ne serait pas ce qu'il est, fut un artiste visionnaire et généreux, un idéaliste de la musique, un personnage hors-norme, adulé sur scène et qui choisit de terminer sa vie en revêtant la soutane d'un abbé. Il n'a pas fini de nous étonner, ni de nous émouvoir. Cet enregistrement, servi par l'exceptionnelle qualité musicale de l'orgue de la Philharmonie de Paris, nous permet de découvrir de multiples facettes de son génie.