Tatiana a quatorze ans quand elle a cette terrifiante vision. Seize ans plus tard, elle revient à Berlin pour étudier, puis pour y vivre de petits travaux, pour rêver un peu, pour être seule. Elle flotte dans la vie, se promène sur un nuage, ne s'implique jamais nulle part. Son obsession, c'est cette ville et son horrible passé, la guerre d'abord, puis le Mur, la coupure. Elle va croiser d'autres fantômes, se mêler à eux dans les rues, le métro encore, les mystérieux souterrains côté Est, nous entraînant à sa suite dans des récits d'une grande poésie, même s'ils sont parfois très noirs. Jusqu'au jour où la violence va frapper.

A travers la correspondance adressée à sa fille, la vie romancée du docteur Norman Béthune, médecin communiste, son engagement politique, ses faits d'armes aux côtés des républicains espagnols, son amour pour une mystérieuse femme et sa rencontre avec Mao Tsé-Toung avant de mourir en Chine en 1939.

A Caracas, le juge Nicolas Medina vit seul avec sa fille après la mort accidentelle de sa femme. L'accident s'est produit un 18 octobre. C'est aussi un 18 octobre que son ancien copain, Ezequiel Delgado, retrouve sa femme morte chez elle. A cette même date, 25 ans plus tôt, les deux hommes, qui formaient un triangle amoureux avec Indalecia, ont causé la mort des enfants d'un homme d'affaires.

La narratrice est une petite fille qui évolue dans un milieu bourgeois. Elle appréhende le monde comme un théâtre dans lequel elle joue un rôle. Elle semble tout avoir pour être heureuse : des parents aimants qui fréquentent les soirées dans les boîtes de nuit de Saint-Germain ou sur la Riviera italienne. Dans l'intimité cependant, les relations familiales se révèlent complexes. Premier roman. (Electre)

Je le voyais s'éloigner, la nuque maigre, le crâne chauve, les épaules effondrées. je n'ai pas bougé. J'aurais duû l'appeler, le serrer dans mes bras, lui dire que j'étais heureux qu'il me fasse cadeau, pour me faciliter la vie de tous les jours, des objets qui lui avaient permis d'être lui. Mais je n'ai pas bougé, je n'ai rien dit. C'est aujourd'hui, tant d'années après, que je voudrais le rattraper et le prendre contre moi. je sais bien qu'il est trop tard, mis j'y reviens sans arrêt. Comme un cul-de-jatte qui a mal aux jambes, j'ai mal à mon père. C'est ça au fond notre histoire. Des gestes qui n'ont pas eu lieu. Des mots que j'ai négligé de dire. Des élans d'amour aujourd'hui périmés qui m'étouffent. Je n'en finis pas d'établir le catalogue des occasions manquées. Le narrateur de Pierre Charras trace le portrait de son père, né en 1911. Avec des mots justes et simples, il ressuscite les cartes postales nostalgiques d'un bonheur familial fragile. Il se lance à l'assaut de son enfance comme on gravit une montagne. Il se fait archéologue émotionnel de l'histoire paternelle, comme si les mots pouvaient pallier l'absence. Hommage d'un fils à son père disparu, d'un enfant à ses parents, le roman de Pierre Charras est bouleversant.

En racontant sa vie, cet orfèvre et sculpteur florentin décrit les conditions de vie et de travail des artistes de la Renaissance italienne. L'Italie du XVIe siècle est dépeinte à travers des scènes ou événements marquants : les aléas de la formation de B. Cellini, ses conflits avec les autres artistes, la réalisation de commandes royales.

Protégé de Gorki, Isaac Babel, un des auteurs préférés de Staline, fut la coqueluche de Moscou. Traduit en plusieurs langues, il eut l'autorisation de voyager et séjourna à Paris. En 1935 il devint la star du Congrès des écrivains antifascistes organisé par Malraux. En 1939, il fut arrêté puis emprisonné à Loubianka, près de Moscou, et fusillé en 1940, après un simulacre de procès.

Hortense, née en 1783, fille d'Alexandre de Beauharnais et de Joséphine Tascher de La Pagerie, laquelle épousa le général Bonaparte, raconte sa vie depuis sa petite enfance, évoquant les années de la Terreur, la mort de son père, la captivité et la délivrance de sa mère et ses premières rencontres avec Bonaparte.

Confrontée en 1975 à la solitude de son conjoint de toujours, Boris Dolto, face à la vieillesse qu'il sentait l'appesantir, F. Dolto s'engage dans une écriture proche du journal intime. Elle déploie les modalités de la solitude, expérience insolite qui est soit un piège soit un aiguillon pour le désir humain.

Ce roman est inspiré d'une histoire vraie. Il y eut pendant des années à Zurich une riche antiquaire qui faisait commerce de meubles et de tableaux volés par elle à des familles juives en Allemagne au début de la guerre. Jusqu'au jour où une survivante qui passait par hasard devant son magasin reconnut dans la vitrine une petite table en marqueterie.

Dans une petite ville de province, une lectrice rencontre l'écrivain d'un roman basé sur un fait divers. Elle analyse chaque personnage du roman, s'identifie à chacun tour à tour, dérobant ainsi son récit à l'auteur pour se substituer à lui. D'étranges affinités lient ces deux êtres : lui, hanté par un texte sur le matricide, et elle, par les motifs du crime.

A l'occasion du 180e anniversaire de sa création, divers textes sont réunis qui évoquent l'histoire de la revue : éditoriaux et manifestes de Sainte-Beuve ou de François Buloz (qui en fut le premier directeur), mémoires de Henri Blaze de Bury et de Victor Du Bled, qui en furent longtemps des rédacteurs.

Ministre de l'Industrie de Napoléon et savant de renommée mondiale, l'auteur propose un essai biographique consacré à l'Empereur, rédigé 20 ans après la chute de l'Empire. A travers ses confidences, il livre un portrait de Bonaparte haut en couleur, parfois timoré et couard, souvent courageux et inspiré.

Enfant, puis adolescent, le personnage ne connaît que la faim, la violence, le désespoir. Le travail, les compagnons de route et la découverte de la lecture vont le structurer. Ses rencontres vont l'aider dans sa quête spirituelle. Les textes présentés sont inspirés de la vie de M. Gorki et permettent de mieux comprendre sa complexité.

Madame de Sévigné écrit : « Je lis des Mémoires d'un Monsieur de Pontis. Il conte sa vie et le temps de Louis XIII avec tant de vérité, de naïveté et de bon sens que je ne puis m'en tirer. » Ce sont des Mémoires de cape et d'épée, écrits dans un but d'édification - mais sans niaiserie - à Port-Royal-des-Champs, par un hobereau provençal engagé comme simple porteur de mousquet et qui finit « maréchal de bataille » après avoir servi durant cinquante-six ans Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.

Ces poèmes évoquent la mouvance des corps et la dispersion des atomes.