The Monochrome Set c'est du noir et blanc, tout ça en même temps, mais sans être gris. C'est ce que le nom a toujours voulu évoquer : joie et mélancolie, peur et plaisir, dégoût et délectation, enveloppés dans des chansons pop aux paroles étranges. Ce treizième album est encore un parfait exemple de ce mélange. Il commence par une caissière de supermarché sous trip, ensuite nous conte des rêves de cannibales, des écureuils en désamour, des dieux étranges, pour finir sur un théâtre-salle d'opération au milieu d'une mer de tentacules médicales. (Electre)

Le jeune et turbulent quintet de Rouen, Papanosh, invite deux souffleurs cinq étoiles pour convoquer l'esprit du génial contrebassiste disparu en 1979 : les tables vont tourner ! A l'instar des Workshops de Mingus, Papanosh joue sur scène sa propre musique dans un esprit brûlant et avec une urgence qui font de chaque concert une performance.

Jacques Ibert est l'un des grands "imagiers" de la musique française. Le Chevalier errant, c'est bien sûr Don quichotte. Dans une interview radiophonique d'avril 1954, Ibert précise que le personnage de Don Quichotte "[... ] fut conçu non pas tel qu'on a l'habitude de se le représenter, avec une barbiche, un plat de barbier sur la tête et l'air halluciné, mais tel qu'il se voit lui-même à travers des aventures qu'il vit intensément.". De là une traduction musicale loin des clichés, toute en force et en poésie. Les amours de Jupiter est un grand ballet, découpé en autant de conquêtes du maître de l'Olympe : Europe, Léda, Danaé, Ganymède avant le retour au lit conjugal de Junon. Le tout dans un tournoiement d'un orchestre virtuose. Le dernier disque de l'Orchestre national de Lorraine et Jacques Mercier s'est couvert de récompenses (notamment le Diapason d'or de l'année, et le Choc de l'année du Monde de la musique).

Après A letter home, entièrement enregistré en solo dans le studio de Jack White, il revient avec avec un album diamétralement opposé. Toujours dans le souci de surprendre son public, il est cette fois accompagné d'un orchestre de 92 instruments.

Le coffret de quatre CD clôture le cycle mené par les deux meilleurs connaisseurs de la musique de Malcom Arnold, Richard Hickox à la tête du LSO et Rumon Gamba qui dirige le BBC Philharmonic. Malcom Arnold est un éminent symphoniste, très comparable à un Vaughan Williams, et ses neuf symphonies sont disponibles dans le coffret. Coloriste sensible, porté par un sens original de la structure, une vision artistique post romantique forte, démontrée avec une incroyable intensité dans la cinquième symphonie, composée en 1961. Par ailleurs, il savait manier et faire cohabiter au sein d'une même ouvre le tragique et le léger, l'humour et la profondeur. Cette tendance originale a été le dilemme des chroniqueurs musicaux de son temps, et aujourd'hui le plaisir des chefs d'orchestre qui ont su exploiter avec talent tous ces contrastes musicaux pour parvenir à cette intégrale unique.

Avec 40 ans de carrière, il est sans aucun doute un des plus grands auteurs/compositeurs américains. Il revient ici avec son 23e album studio ! (Electre)