Transcription d'un entretien de Pierre Desproges avec Y. Riou et P. Pouchain, en décembre 1986. (Livres hebdo : livres du mois, 6, 2001)

Combinant réflexion théorique et études de terrain, M. Granovetter a renouvelé la façon de considérer l'économie de marché. Il a démontré que le marché, comme les autres structures économiques, est une institution sociale fondée sur des réseaux de relations entre acteurs. Dans la lignée de K. Polanyi, il présente une économie encastrée dans le social. Reprise de ses textes fondateurs.

Chimiste, B. Proust éclaire les méthodes qui ont permis l'émergence du bio dont la mise au point s'appuie sur les connaissances scientifiques les plus récentes dans le domaine des sciences de la nature. Ce guide permet de mieux juger les promesses et les limites de ce retour au naturel qui influe sur les modes de vie et de consommation.

Reprise de l'oeuvre poétique intégrale du poète sénégalais comprenant essentiellement six recueils et

L. Piermont propose une réflexion sur les moyens de protéger l'environnement sans pour autant renoncer à la modernité et à l'activité humaine. Il entend ainsi réconcilier l'homme et la nature.

Philippe Gasparini est docteur en littérature générale et comparée. Auteur de Est-il je ? paru en 2004 dans la même collection, il poursuit aujourd'hui ses investigations sur les écritures du moi à travers des textes d'Anne Ferrand, Christine Angot, Annie Ernaux, Doubrovsky, Gombrowicz, Kertész, ou encore Gao Xingjian.

Yves Bonnefoy est professeur honoraire au Collège de France. Il a publié dans la même collection Lieux et Destins de l'image et L'Imaginaire métaphysique. Ce livre-ci rassemble la plupart des essais qu'il a consacrés à Rimbaud depuis le «Rimbaud par lui-même» de 1961 à «Notre besoin de Rimbaud», de 2008, inédit.

Cette confrontation entre la méditation et la pratique de la psychanalyse permet de les appréhender chacune d'un autre point de vue, mais pointe aussi des notions bouddhistes comme de possibles illusions. Si, comme la cure, la méditation déplace la barrière du refoulement et accroît le champ de la conscience, le risque est d'installer le sujet dans une complaisance autarcique et narcissique.

Cette étude est consacrée au découpage et à l'organisation physique du roman dans la littérature française, que l'auteur baptise la disposition romanesque. Met l'accent sur la segmentation narrative, qui en s'offrant immédiatement au regard et en affichant sans réserve l'appareil qui la constitue, passe le plus souvent inaperçue.

Contribution sur l'oeuvre de l'écrivain : de la question du modernisme, du post-modernisme et de l'influence de zen dans son oeuvre théâtrale à l'autofiction et à la musique de la langue dans son oeuvre romanesque, en passant par la réception de ses écrits dans différents pays d'Asie.

Cornelius Castoriadis (1922-1997) est arrivé en France en 1945, après des études de philosophie, d'économie et de droit à Athènes. Cofondateur et animateur du groupe et de la revue Socialisme ou Barbarie (1949-1965), ses écrits de cette période ont été réédités dans la collection " 10/18 " (1974-1979). Economiste à l'OCDE (1948-1970), directeur d'études à l'EHESS (1980-1995), psychanalyste (1973-1997), il a aussi publié au Seuil L'Institution imaginaire de la société (1975), ainsi que six volumes (dont un posthume) des Carrefours du labyrinthe (1979-1999). Ses séminaires de l'EHESS sont en cours de publication : Sur Le Politique de Platon (1999), Sujet et vérité dans le monde social-historique (2002), Ce qui fait la Grèce, 1. D'Homère à Héraclite (2004).

Il y a longtemps que la Préhistoire est entrée dans notre imaginaire collectif. Entre mythe et réalité, elle incarne un passé lointain, plus ou moins sauvage, parfois émouvant ou cruel, où l'homme est libre ou, au contraire, selon les récits, subit une nature à laquelle il appartient. Que savons-nous de ce temps, où des peuples de chasseurs nomades occupaient le monde sans partage? Souvent, son évocation cède à la caricature: on rassemble plusieurs centaines de milliers d'années, unifiant en un seul portrait des milliers d'hommes. Et l'on décrit ces premiers âges comme la lente gestation d'un monde, devant inéluctablement parvenir au nôtre. Rarement, la Préhistoire est abordée comme une période à part entière, mettant en scène des hommes et des sociétés complexes et largement différenciés. C'est cette voie inédite qui est ici privilégiée, au travers d'une interrogation centrée sur les sociétés d'Homo sapiens. En analysant l'avènement de l'art, la construction sociale de ces peuples ou encore leur relation à la nature qui les entoure, à la mort aussi, cet ouvrage tente de montrer que ce monde préhistorique, à la fois proche et lointain, participe pleinement aux réflexions que l'on peut mener sur la définition d'une société humaine.

Mémoires de F. Maspero qui se rappelle son enfance pendant la Seconde Guerre mondiale, son père déporté à Buchenwald, son frère résistant, et ses différents engagements tout au long de sa vie.

L'auteur livre une lecture des usages démocratiques : de l'Antiquité à l'ère des révolutions, de la troisième République à la révolution russe, de l'ère du fascisme à la chute du mur de Berlin, il interroge la démocratie, ses masques et ses dérives.

Marquer ses distances par rapport aux victimes du système permet de nier la peur de soi et de débarrasser sa conscience de la responsabilité vis-à-vis d'autrui. A la lumière du concept de distorsion communicationnelle de J. Habermas et de celui de la banalité du mal de H. Arendt, l'auteur, spécialiste de psychologie du travail, révèle le fonctionnement de ce processus.

Techniques d'exercice pour s'entraîner à la relaxation par la visualisation. En deux parties : 13 exercices d'induction puis des textes pour pratiquer la visualisation.

Cet essai interroge les gestes de l'analyste, la réinvention perpétuelle des pratiques et des méthodes de la psychanalyse, pour revisiter les fondamentaux de la technique psychanalytique et proposer son élargissement à d'autres formes d'expressivité, artistiques en particulier.

Le 24 août 1939, le destin du monde se joue. Hitler veut envahir la Pologne et espère le soutien de Staline. Les puissances de l'Ouest doivent l'en empêcher. R. Overy fait le récit des derniers jours de paix de 1939, alors que les politiques et les opinions publiques redoutent une guerre qui pourrait faire disparaître la civilisation européenne.

Les souvenirs d'enfance de l'écrivain dans un milieu pauvre d'émigrés juifs à Paris, juste après la guerre et la création d'Israël. Il évoque son rapport avec ses parents (sa mère, restée en Israël, se désintéresse de lui pour refaire sa vie, et son père, assez immature, l'abandonne à ses grands-parents), les foyers familiaux, des vacances en colonie qui lui révèlent un autre monde.

Une analyse de l'approche sociale de la mort aujourd'hui, montrant la façon dont, cachée ou déniée, elle disparaît lentement de l'horizon symbolique et culturel. Un double processus de déconstruction scientifique et de désymbolisation de la mort est à l'oeuvre. Il implique une nouvelle approche de la subjectivité, une emprise croissante du contrôle biomédicale, une nouvelle culture du moi, etc.

Cet essai va à l'encontre de la justification par le darwinisme des manifestations de la loi du plus fort que sont l'élitisme social, la domination de race, de classe ou de sexe, l'esclavagisme, etc. Il montre qu'en réalité, la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers le droit et la morale.

Cet essai s'intéresse à ce qui circule dans les sociétés sous une autre forme que le modèle marchand. L'auteur montre que le mode de pensée dominant a acquis une sorte de droit d'exclusivité sur le sens des biens en circulation.

L'auteur retrace l'histoire et étudie la réalité du sentiment de déjà vu, nom donné au XIXe siècle à la sensation d'avoir déjà vécu une situation tout en sachant que ce n'est pas le cas. Synonyme de paramnésie ou de fausse mémoire, ce phénomène a été l'objet de recherches approfondies au début du XXe siècle, suivies d'études dans les domaines de la philosophie et de la psychiatrie contemporaines.

Réflexion philosophique sur la vie et l'incidence des catastrophes, la maladie, la mort sur elle, les alterations qu'elles peuvent opérer et comment vivre avec elles. Le livre est présenté comme manuel de survie, destiné à un lecteur athée.

Née en 1880, issue de la riche bourgeoisie juive vénitienne, dotée d'une intelligence brillante et d'une vaste culture, Margherita Sarfatti se sent très tôt attirée par les idées socialistes. À 18 ans, elle épouse un avocat, ami de D'Annunzio et bientôt conseiller du Parti socialiste. Elle devient critique d'art et fait de son salon, ouvert aux intellectuels et aux tonitruants futuristes, aux industriels et aux banquiers, aux écrivains et aux diplomates, le plus en vogue de Milan. En 1912, le couple découvre un jeune tribun socialiste, Benito Mussolini, bientôt exclu du parti en raison de ses positions bellicistes, et l'aide à créer un quotidien dont Margherita se fait à la fois la donatrice et la collaboratrice. Une passion amoureuse naît alors. Par sa fortune, ses écrits, ses réseaux, son sens politique, elle va soutenir l'ascension du Duce jusqu'à la Marche sur Rome et l'instauration du nouveau régime. Sans occuper aucune fonction officielle, elle se fera le chantre du fascisme. Devenue mentor des arts et des lettres, elle rassemble les artistes majeurs de son temps autour d'un mouvement inscrit dans le vaste retour au classicisme que connut l'Europe dans les années 1920 et 1930, qu'elle appelle Novecento italiano et dont elle va faire l'emblème culturel de la "révolution fasciste". En 1932, Mussolini l'écarte de sa vie privée, mais Margherita Sarfatti reste sa conseillère jusqu'à son rapprochement avec Hitler, qu'elle rejette. Bientôt victime des lois antijuives, elle fuit l'Italie en 1938. Son retour rocambolesque n'est pas le moindre épisode d'une vie fascinante, contradictoire, à égale distance du jour et de la nuit.