Le président afghan, qui soupçonne les Etats-Unis de vouloir l'écarter de l'élection présidentielle d'août prochain, n'hésite plus à s'opposer ouvertement à la stratégie militaire définie au Pentagone

La rupture annoncée dans la campagne victorieuse de Barack Obama ne sera pas totale en matière de politique étrangère. Certes, après le dévoiement irakien, la lutte contre Al-Qaida et contre le retour en force des talibans devrait replacer l'Afghanistan et le Pakistan au rang de nouvelles priorités présidentielles.

Un nouvel eldorado ? La région de la mer Caspienne, riche en gisements attise toutes les convoitises.

A dix-huit mois du retrait américain, Washington, Islamabad et Kaboul cherchent à entamer des discussions avec les islamistes. Reste à créer les conditions favorables au dialogue.

Washington met sans cesse le président afghan dans l'embarras. Or il est le seul à pouvoir fédérer la population autour d'un projet de réconciliation nationale.

Plus que les résultats militaires de l'offensive américaine contre les talibans - qui va sans doute s'étirer dans le temps -, ce sont les réactions des opinions publiques dans les pays arabes qui vont finalement décider de son succès.

Moins d'un mois après le début de la riposte américaine aux attentats du 11 septembre, aucun de ses objectifs n'a été atteint.

La conquête de Kaboul par l'Alliance du Nord a pris de court le Pentagone et les chancelleries occidentales.

Dès le 5 décembre 2001, les différentes factions afghanes aboutissaient, à Bonn, à un accord béni par les Nations unies, la communauté internationale et les Etats-Unis.

En juin, la Loya Jirga, ou Grand Concile, devrait se réunir en Afghanistan pour désigner le nouveau gouvernement de transition.