L'histoire de la littérature est inséparable de celle des animaux. Depuis les premiers récits mythologiques, ceux-ci peuplent l'imaginaire des hommes, énigmes à poil et à plume, déités primitives, chimères formidables et inquiétantes. Au cours des siècles, les écrivains ont tenté d'apprivoiser ce mystère originel, de Homère à Houellebecq, des "Métamorphoses d'Ovide" aux "Truismes" de Marie Darrieussecq. Et quand il n'inspire pas directement leur oeuvre, l'animal s'avère bien souvent le compagnon silencieux des prosateurs, l'ami fidèle des solitaires. Sommaire. Jean Cocteau, matou infernal.

Depuis l'Antiquité, la pensée occidentale s'est construite, à la différence de celles de l'Inde et de l'Extrême-Orient pour ne rien dire des traditions des peuples aborigènes des cinq continents, sur l'idée d'une dignité éminente et exclusive de l'être humain et celle d'une distinction à faire, originelle ou décisive, entre celui-ci et les représentants du "règne animal", ontologiquement inférieurs dans la hiérarchie du vivant.