Analyse de l'oeuvre d'Araki, dont les photographies réfléchissent le monde dans le contexte des mutations connues par le Japon contemporain. Elles se rapportent à la confrontation d'un individu avec l'expérience de la perte et de la possession amoureuse dont l'image du nu féminin devient l'emblème.

L'oeuvre de cet auteur, cinéaste de formation, inspirée par sa vie intime, s'inscrit dans la tradition de l'érotisme japonais. Chef de file d'une école nouvelle, il révèle sans retenue ni pudeur son quotidien, dans des photographies dont les thématiques principales sont la femme et la ville (Tokyo plus particulièrement).

Leçon de photo intégrale est la transcription d'une série d'entretiens avec le photographe Nobuyoshi Araki qui commente plus de 300 de ses photographies retraçant sa carrière depuis ses débuts en 1963, jusqu'à la période très récente. L'artiste parle de ses photos, mais également de sa vie, de ses influences et de sa conception du rôle de la photographie. Il y parle pêle-mêle du réalisme italien, de la beauté des femmes, de la nostalgie de l'enfance, de son amour pour la ville de Tokyo où il est né, de son affection pour les chats, de son regard sur les fleurs, de sa vision des ciels et de sa conception de l'érotisme, d'une manière vivante où la truculence se mélange à l'émotion. Si un certain nombre de monographies d'Araki ont déja été publiées hors du Japon, Leçon de photo intégrale est la première traduction mondiale d'un texte théorique et autobiographique du photographe. Célèbre dans le monde entier, artiste prolifique (il a publié plus de 500 ouvrages au Japon), Araki a pratiquement inventé le concept d'autofiction photographique, qu'il relie explicitement à l'autofiction littéraire, genre qui, dans la littérature japonaise, remonte au début du XXe siècle. Selon l'expression consacrée, « certaines photos peuvent heurter un jeune public ou un public non averti ».