Fêtes du commerce, de l'industrie et de la technique, les expositions universelles et internationales ont aussi joué un grand rôle dans la formation du regard occidental sur le monde et sur l'altérité. Avec leurs pavillons, leurs décors monumentaux, leurs " indigènes ", elles offraient à un public enthousiaste une vision spectaculaire et exotique de ces contrées mystérieuses explorées, " pacifiées " ou colonisées. Elles ont contribué à l'essor de l'ethnologie et à sa vulgarisation, mais c'est sur le plan artistique que la rencontre entre les cultures a été le plus riche avec, en particulier, la redécouverte des arts islamiques et la vogue du japonisme. À travers des sources originales - documents préparatoires, plans, dessins d'architecture, photographies- conservées aux Archives nationales, Exotiques expositions témoigne de ce brassage des cultures mais aussi de ses limites. Tandis que l'on s'interrogeait sur la " nature " de l'homme et sur ses origines et que l'idéologie coloniale affirmait la supériorité de la " race blanche ", les expositions universelles ont vu se croiser deux mondes, " sauvage " et " civilisé ", sans réelles possibilités de dialogue.