Entre l'érudition joyeuse et la polémique alerte, L'Etat culturel, essai sur une religion moderne, est aussi une réflexion sur le destin des lettres et des arts français tributaires de l'action culturelle de l'Etat. De la IIIe République à aujourd'hui, parcourant les multiples figures des grandes conceptions de la culture, Marc Fumaroli élargit les analyses en un véritable examen de conscience national, politique et moral. Question : que deviennent l'esprit français, la démocratie libérale en France, sous le régime de l'Etat culturel ?

Il s’agit d’un essai qui est à la fois littéraire et polémique. Littéraire parce qu’il retrace un grand pan de l’histoire du théâtre français au siècle dernier, à travers les parcours de ces fous de théâtre qu’ont été Copeau, Dullin et Jouvet. Grande admiration de Michel del Castillo pour la haute conception de leur métier d’artiste et la façon dont ils ont tous trois, à leur manière, assumé une liberté de création qui n’a pas toujours été confortable. Cette admiration n’empêche pas de sa part une lucidité critique envers eux (envers Dullin surtout, dont le comportement pendant la guerre a été plus qu’ambigu). Polémique car le récit, bien mené, de cette histoire sert de démonstration à l’auteur pour s’attaquer à la conception actuelle de la Culture, qui n’a rien à voir avec l’Art. On reconnaîtra là une famille de pensée qui rencontre aujourd’hui un succès certain, dont les représentants sont Marc Fumarolli, ou Michel Schneider dont nous avions publié autrefois une charge contre la politique "culturelle" de Jack Lang....

Le présent essai livre une synthèse assez froide mais fort objective du débat sur la post-modernité en art qui, depuis 1991, agite le landerneau parisien.Ce dernier, selon l'auteur, reflète moins une crise de l'art proprement dite que la représentation de celui-ci et des atteintes mal évaluées que nous portons à son égard.Nous vivons tout simplement la fin d'une utopie qui a fait, de la culture plastique des formes, un ghetto élitiste séparé du citoyen. Sans doute ces pages offrent-elles, quant à la France, la synthèse la plus large, la plus claire et la mieux instru-mentée de cette mise en question récente de la post-modernité artistique, que l'essayiste tente de relativiser d'autant qu'il existe, selon lui,au sein du corps social, d'autres circuits relationnels et de communication que ceux qui d'identifieraient à un simple travail d'appréciation symbolique sur le sens et la forme. (Lectures)

La France aime-t-elle ses artistes ? A en croire (...) polémique récente, l'art contemporain serait sans (...) avenir, sans amateurs ni acheteurs. Il y aurait d'un côté les tenants du bon goût et de l'autre une élite éprise d'hermétisme. Simpliste ? Sans doute. Mais les Français défilent en masse devant les Impressionnistes et font la grimace devant l'art d'aujourd'hui. Serait-ce cela, l'exception culturelle nationale ? Critique d'art au journal Le Monde, Philippe Dagen affirme les enjeux de cette nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Il analyse cette haine singulière de l'art, qui jadis alla jusqu'à l'autodafé et ne va plus, aujourd'hui, au-delà de l'indifférence. Les musées ressemblent à des sarcophages. La monomanie du patrimoine étend son empire. L'Etat culturel restreint une aide déjà parcimonieuse. L'influence artistique française à l'étranger s'évanouit. Au nom de la tradition, le classique rétablit sa molle dictature. Pourquoi ce culte de ce qui fut et ce refus de ce qui est ? La société française ne demanderait-elle plus qu'une chose à ses artistes importuns : qu'ils la laissent dormir, ou mourir, en paix ?

Né au début du XXe siècle, avec Marcel Duchamp et le mouvement dada, l'art contemporain se veut libre et provocateur. L'auteure expose sa genèse, la nature, le fonctionnement et les enjeux de cet art si particulier. Elle dévoile les stratégies de manipulation des mentalités, son utilisation à des fins de subversion, non pas politique ou morale, mais une subversion de l'humain.

Réflexion sur les avant-gardes musicales du XXe siècle, sur le statut officiel et la postérité de la musique atonale et de la musique tonale, sur l'état de la création artistique et littéraire française et la théorie artistique contemporaine. Avec un dossier à propos de la polémique suscitée par la première parution de cet ouvrage en 1995.