Les livres de Roland Barthes ont été, dès leur origine, au coeur de muitiples débats. Attaqués par la critique littéraire la plus traditionnelle comme par une partie de la linguistique, ils se sont cependant succédés, constituant par leur accumulation même une problématique et un but. Louis-Jean Calvet essaie ici de rendre compte de cette problématique et de ce but, montrant leurs implications politiques d'une part, et théoriques d'autre part, car le débat ouvert porte autant sur la société (telle qu'elle nous apparait á travers ses signes) que sur la linguistique et la sémiologie. La linguistique, une science neutre ? Et une science humaine peut-elle d'ailleurs étre neutre ? Ces questions sont au centre de l'oeuvre de Barthes et nous amènent á une réflexion générale sur le problème du langage et de la révolution.

Au travers de la DS, du bifteck-frites, du striptease ou du plastique, les Mythologies ne sont pas seulement un formidable portrait d'une France entrant, avec les années cinquante, dans la culture de masse moderne, elles sont aussi l'invention d'une nouvelle critique de l'idéologie : d'une part celle-ci ne loge pas dans les grandes abstractions mais dans les objets les plus quotidiens, d'autre part elle n'appartient pas au monde des idées, elle est d'abord langage, ou plus précisément un certain système de langage que seule une sémiologie - une science des signes - est en mesure de décrypter.

Au travers de la DS, du bifteck-frites, du striptease ou du plastique, les Mythologies ne sont pas seulement un formidable portrait d'une France entrant, avec les années cinquante, dans la culture de masse moderne, elles sont aussi l'invention d'une nouvelle critique de l'idéologie : d'une part celle-ci ne loge pas dans les grandes abstractions mais dans les objets les plus quotidiens, d'autre part elle n'appartient pas au monde des idées, elle est d'abord langage, ou plus précisément un certain système de langage que seule une sémiologie - une science des signes - est en mesure de décrypter.