Le 19 janvier 1945, la cour de justice de la Seine condamne à mort l'écrivain et journaliste Robert Brasillach. Procès symbole de l'écrivain responsable, procès enjeu, et miroir dans lequel deux France se dressent l'une contre l'autre. Il était nécessaire, 50 ans après, d'en tirer une leçon.

1925 est devenu le symbole des « années folles », période d'entre-deux-guerres tourbillonnante et ivre de liberté. Cette année-là, Robert Brasillach, âgé de seize ans et demi, arrive à Paris pour préparer le concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure, mais la Bourgogne d'où il vient et son Midi natal restent longtemps les pôles réels de son existence. L'accoutumance s'établit, bien sûr. Le lycée, l'école ensuite sont les ports d'attache d'où il part explorer la vie avec des compagnons qui se nomment Maurice Bardèche, Georges Blond ou Jacques Talagrand (le futur Thierry Maulnier). Il découvre le prestige du théâtre avec les Pitoëff, celui de l'idéal avec Charles Maurras, de l'histoire avec Jacques Bainville, celui de la politique et du journalisme avec l'Action française et Je suis partout. Dans Notre Avant-Guerre qui couvre les années 1925 à 1939, Robert Brasillach présente au fil d'une série de souvenirs un témoignage passionné sur cette époque fertile en remous et en événements avant-coureurs de drames - de la guerre d'Espagne à la triomphale montée au pouvoir du nazisme.