A la suite du libertin, gourmand et gourmet qu'était Casanova, une exploration du monde des plaisirs de bouche au XVIIIe siècle. Avec un choix de textes de Casanova.

Trois figures du 18e siècle sont réunies : Casanova le séducteur, Cartouche le brigand roué en place de Grève et Cagliostro le mage. Leur nom porte la même initiale ; ils ont vécu à la même époque, celle des Lumières. Deux naquirent en Italie. Tous trois connurent leurs grandes heures en France. Trois vies différentes qui fusionnent en destins souvent parallèles.

Un plaidoyer pour cet écrivain du XVIIIe siècle. Selon P. Sollers, les metteurs en scène qui se sont projetés sur lui l'ont présenté comme un pantin, une mécanique amoureuse. Il hante les imaginations, mais il les inquiète. On veut bien raconter ses exploits galants, mais à condition de priver leur héros de sa profondeur. Il faudrait le concevoir enfin tel qu'il est : un philosophe en action.

4e de couv. : "L’Histoire de ma vie peut-être lue comme on le ferait d’un recueil d’anecdotes passionnantes, n’ayant de lien entre elles que les hasards de la succession du temps. Si la lecture se fait plus pressante, elle dévoile un écrivain qui compose son discours en même temps qu’il dessine son autoportrait. Casanova se montre alors aux prises avec les mêmes lancinantes questions : celle de la différence des sexes, celle de l’autorité, celle du temps. Il ne veut pas les résoudre en les prenant de front. Quand il s’y aventure c’est l’échec et, bientôt la descente dans le sordide et l’horreur. Il préfère le plus souvent fabriquer, pour les tourner et même pour ne plus les voir, des masques toujours plus sophistiqués et plus habiles, qu’il réussit même à dérober à l’attention du client. Alors qu’il se met sans cesse en avant, comme s’il tenait le premier rôle sur les planches qu’il ne peut quitter, il prend soin, dans le même temps, de nous égarer et de rendre invisibles les solutions de son énigme, insérées qu’elles sont dans la subtile architecture de son récit. Il nous faut l’écouter avec patience et le saisir, au détour des phrases ou des chapitres, dans ces détails qu’il laisse traîner comme par mégarde et qu’il recouvre par la rapidité de son style, de ses aventures et de ses voyages. "

A partir des mémoires de Casanova une étude sur le libertin et l'écrivain vénitien.

En 1785, Casanova a soixante ans. Il est engagé comme bibliothécaire par le comte Waldstein. Des soudards entourent le hobereau et Casanova se plaint de persécutions. En réponse, il écrit ses Mémoires et ces 21 lettres où il manie l'injure et la confidence

« Cultiver les plaisirs de mes sens fut dans toute ma vie ma principale affaire ; je n'en ai jamais eu de plus importante. Me sentant né pour le sexe différent du mien, je l'ai toujours aimé, et je m'en suis fait aimer tant que j'ai pu. J'ai aussi aimé la bonne table avec transport, et passionnément tous les objets faits pour exciter la curiosité. J'ai aimé les mets au haut goût : le pâté de macaroni fait par un bon cuisinier napolitain, l'Ogliapotrida, la morue de Terre-Neuve bien gluante, le gibier au fumet qui confine, et les fromages dont la perfection se manifeste quand les petits êtres qui les habitent commencent à se rendre visibles. Pour ce qui regarde les femmes, j'ai toujours trouvé que celle que j'aimais sentait bon, et plus sa transpiration était forte plus elle me semblait suave. Quel goût dépravé ! »

4ème de couv. : "Retrace la vie extravagante de G.-G. Casanova (1725-1798), image du libertin du XVIIIe siècle. Il fut séminariste, secrétaire d'un cardinal, violoniste, satiriste ce qui lui valut une condamnation à cinq ans de prison par le sénat de Venise, créateur d'une loterie à Paris, agent secret des inquisiteurs à Venise puis bibliothécaire d'un neveu du prince de Ligne, mais vécu néanmoins en philosophe.

On connaît le Casanova séducteur, libertin, curieux des personnes, des mœurs et des idées de son siècle... L'aventurier sillonnant l'Italie, l'Angleterre, l'Espagne, la Russie... Casanova interlocuteur de Voltaire, Frédéric II, Mozart... On connaît moins le Casanova fasciné par les forces occultes à l'œuvre dans l'homme et la nature. L'être inquiet que révèlent ses activités de franc-maçon, d'alchimiste, d'astrologue, de sorcier, même. Le grand maître de l'ésotérisme, rival ombrageux de Cagliostro ou du comte de Saint-Germain. Dans cet essai érudit et vivant, Angelo Mainardi propose une lecture aussi originale que passionnante de l'écrivain. Avec, en toile de fond de ses amours et frasques diverses, ses doutes, ses états d'âme, et tous les mythes nocturnes (Faust, le Golem, le Juif errant, don Juan...) qui hantent le sombre imaginaire du XVIIIe siècle. Angelo Mainardi, traducteur et éditeur de littérature française, journaliste culturel et romancier, vit à Rome. Le Monde secret de Casanova est son premier essai traduit en français