Jean-Marie Magnan est romancier et essayiste. Il a notamment publié L'Amitié en partage (Actes Sud), A en mourir (Laffont), Le Roman de la corrida (Actes Sud) et Maison mère (Grasset).

L'histoire du mariage épisodique entre un touche-à-tout et un ermite, un ludion opiomane et un pilier de bistrots montmartrois, le duo accidenté de ces drôles d'oiseaux d'espèces différentes (" un faune et un hippocampe ", dit jo liment Ornella Volta), a pour témoins et figurants une foule de personnages hétéroclites. Côté sérieux : Valentine Hugo, la mécène, l'égérie, la négociatrice écartelée lors d'incessants incidents diplomatiques. Côté sérieux : Apollinaire, l'ami des cubistes, père de l'Esprit nouveau, inventeur à propos de Parade (fruit, pour les Ballets russes, de la collaboration de Satie et de Picasso) d'un néologisme qui allait faire fureur et que Cocteau ne lui pardonnerait jamais : " ballet sur-réaliste ". Côté caciques : Jacques Maritain, la caution à l'heure des conversions. Et Socrate, désigné par Satie comme un " collaborateur parfait "... in : "Le Monde, 18-09-1993"

Retiré à Morzine en 1947, malade, Cocteau part à la recherche des êtres ou des événements qui ne cessent de le tarauder et évoque ses rencontres avec Radiguet, Apollinaire ou Picasso

Coco Chanel, Anna de Noailles, Louise de Vilmorin, Colette : des confidentes, amantes ou muses, soeurs d'écriture ou mère, ces femmes ont marqué l'existence et l'oeuvre de Jean Cocteau. A travers ces inspiratrices et une société en pleine mutation défile la vie d'un homme libre qui a marqué son siècle.

Dans ces pages foisonnantes de vie, d'anecdotes et de confidences s'inscrit peu à peu un portrait inédit de Cocteau, un Cocteau sans légendes ni clichés (...) Saisi sur le vif par une petite fille subjuguée. » Jean-Luc Barré, Le Nouvel Observateur

" Genet et Cocteau : traces d'une amitié littéraire " de Pierre-Marie Héron constitue un dossier remarquablement documenté qui retrace la relation aussi fascinante que complexe, voire tourmentée, entre deux écrivains d'exception. Cet exposé est complété d'une iconographie abondante qui comprend notamment la republication, pour la première fois depuis 1947, de l'intégralité des vingt-neuf célèbres mais très rares dessins que Cocteau a réalisés pour l'édition originale de Querelle de Brest. Ce premier numéro de la nouvelle série des Cahiers présente ensuite un nombre important d'écrits inédits de Jean Cocteau - nouvelles, poèmes et textes divers - réunis par Pierre Caizergues et Pierre Chanel.

Peu d'écrivains se sont autant aimés, enviés et jalousés que Proust et Cocteau. Très peu établirent une relation affective et sensible aussi riche, on l'ignore parfois. Tel un frère élevé une génération plus tôt, Proust montrait une admiration sans borne pour ce cadet qui le faisait rire aux larmes et manifestait à 20 ans le brio et la faculté qui lui manquaient encore, à près de 40 ans. Il l'aima d'un amour impossible et frustrant, comme tant d'autres avant lui... Comment la situation s'est-elle retournée ? Pourquoi Proust pèse-t-il tant sur un paysage littéraire que Cocteau semble toujours traverser en lièvre, un siècle plus tard ? Aurait-il contribué à lui nuire ? Le premier des autofictionneurs aurait-il eu besoin d'éliminer ses modèles ? Vénérons le saint littéraire, apprenons à connaître l'assassin.

C'est Jean Cocteau qui fut à l'origine de la publication de J'adore en 1928. Il retrouvait dans ce collier de textes ce qui brillait tant chez son amant terrible : une sincérité et un abandon scandaleux. Jean Desbordes (1906-1944) vouait une passion charnelle à la campagne, ses nuances de paysages, ses odeurs, sa faune, ses bruits, son calme maternel, mais chez lui, le bucolisme se double d'une célébration (voire d'un dérèglement) de tous les sens. Elégiaque et frondeur, il prie puis il exulte. A l'image de son auteur, cet ouvrage est passé comme une comète sensuelle dans le ciel de la littérature française. " L'innocence est dans le désir. La passion humaine sur terre exige un équivalent de pureté au ciel, et quand on aime ici on plaît là-haut. " Dieu est partout dans J'adore, mais c'est un dieu insolent et intime.