Le déclin des parts de marché de la France par rapport à l'Allemagne ou au Royaume-Uni ne semble pas s'expliquer par une dégradation de la compétitivité prix. La raison en est plutôt dans le fait que ces pays profitent d'une marge extensive (nombre de marchés d'exportations) plus étendue. Ainsi, l'Allemagne présente un avantage structurel en termes de couverture par ses exportations des marchés - le nombre de pays et de marchés destinataires des exportations allemandes est donc plus important outre-Rhin.

Du nord au sud, la crise de 2008 a forcé les gouvernements à pousser plus avant les réformes et la libéralisation des économies. Et les résultats sont là.

Eclairage, en 2012, sur le levier actionné par l'Union européenne pour sortir de la crise déclenchée par la finance, à savoir la compétitivité du travail. Les pistes étaient multiples : brider la spéculation, réglementer les marchés, sanctionner les banquiers. Mais cette notion de compétitivité que l'Union européenne a placée au centre des préoccupations, avec le soutien d'un nombre croissant d'industriels. Mais que désigne ce terme, que dirigeants de gauche comme de droite semblent avoir érigé en nouveau Graal ?

Témoignage, en mai 2011, de Benoît Basier, président-directeur général de la Corderie Meyer-Sansboeuf depuis 2006, qui revient sur le redressement de sa société, spécialisée dans la production de ficelles, cordes et tresses, et implantée dans le Haut-Rhin. Parmi les axes stratégiques mis en place : miser sur la valeur ajoutée des produits auprès des clients finaux ; écouter les ouvriers pour innover ; former les employés et les convaincre des objectifs de la société. Une stratégie qui a permis de redresser le CA de l'entreprise, de 5,1 millions d'euros en 2010.