Gilbert Ganne (1910-2010), originaire de Bordeaux, journaliste, critique littéraire et écrivain français, a publié une trentaine de livres.Gilbert Ganne a d'abord obtenu un premier prix à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux. Il a ensuite mené à Paris sa carrière littéraire et journalistique. Grand reporter aux Nouvelles littéraires et surtout au quotidien L'Aurore, où il dirigeait le service littéraire, lauréat de nombreuses distinctions, dont le Prix de la critique de l’Académie française en 1975, Gilbert Ganne a publié une trentaine d’ouvrages (romans, essais et récits, interviews et portraits). Ainsi Le Transcorrézien (Denoël, 1980), Un fils unique (La Table ronde, 1968), Gilbert Ganne s'est fait une belle réputation avec ses interviews des plus célèbres écrivains ou artistes français dont certains radiophoniques et repris parfois par "France Culture".

Cet ouvrage se découpe en deux volets : tout d'abord, des interviews de contemporains insomniaques, puis le deuxième volet est celui de l'insomnie à travers la littérature. A travers le récit de l'insomnie puis sa transposition dans l'oeuvre littéraire, on s'aperçoit encore combien cette "petite mort" a fécondé d'heures de veille.

Et si l'on parlait d'amour ? Sur ce thème, Jeanne Cressanges a interviewé une trentaine d'écrivains complétant ainsi une enquête entreprise en 1976 et partiellement publiée sous le titre : " Les chagrins d'amour ". Les réponses sont autant de façons d'aimer... ou d'oublier. Dans la rupture, on tue le temps qui vous tue à petit feu (Dominique Aury, Robert Mallet) ; on se drogue de cinéma ou de mots (Jean-Louis Bory, Henri Pollès) ; on marche, on rame, on nage (Christine de Rivoyre, Michel Déon) ; on fait appel au travail ou à l'amitié (Jean Dutourd, Jean-Louis Curtis, Félicien Marceau) ; à l'action (Lucien Bodard) ; ou à d'autres amours (longue liste). On part aussi, comme Stendhal, on voyage. Qui a dit " le familier est parent du sublime " ? C'est l'impression très forte que l'on retire de ces expériences qui se font écho. Romancière, scénariste-dialoguiste et essayiste, Jeanne Cressanges a publié, notamment, La vraie vie des femmes commence à 40 ans (Grasset); Les Eaux rouges (François Bourin); Les Trois Naissances de Virginie (Julliard), Le Luthier de Mirecourt (Denoël) et Les Ailes d'Isis (le cherche midi).

Pour ne pas enfermer le roman dans les références scolaires en perte d'autorité - existentialisme plus ou moins engagé, nouveau roman et autres subversions narratives, littérature autobiographique ou autofictionnelle -, Les Chemins buissonniers du roman parcourent l'histoire littéraire des années 1950 à nos jours selon un itinéraire de curiosité : de quelques auteurs méconnus, voire oubliés, aux «sous-genres» (policier, érotique, fantastique, science-fiction) méprisés par l'Institution en passant par les non-conformistes milieu et fin-de-siècle. C'est, en quelque sorte, une petite proposition pour une bibliothèque à l'usage de l'honnête homme de notre temps. Ces chemins sont balisés par des entretiens avec trois écrivains de trois générations différentes : Michel Déon, le dernier des hussards, représente la promotion d'après-guerre ; Denis Tillinac est devenu majeur en mai 1968, mais il n'a pas aimé cette fête ; Benoît Duteurtre est l'enfant d'«après l'histoire» - comme disait son ami Philippe Muray -, l'historien de nos dérives contemporaines.