Au-delà de la rupture de 1991, on observe actuellement en Russie des continuités avec la période soviétique. Les imaginaires politiques se brouillent. La notion de "spiritualité", que les discours officiels opposent volontiers aux valeurs libérales occidentales, remonte d'ailleurs à l'époque soviétique. L'Eglise orthodoxe est aujourd'hui instrumentalisée au service d'un renouveau moral de la société.

Ses liens avec les services secrets et le chef du Kremlin font du père Tikhon le nouveau Raspoutine. Enquête.

L'offensive en Ukraine trouve un écho particulier sur la Côte d'Azur. A Nice, les membres de la communauté russe implantée de longue date sont sur la défensive et, pour certains, échaudés par la volonté de la Fédération de Russie de se réapproprier les principaux sites orthodoxes de la ville.

La reconnaissance d’une nouvelle Eglise en Ukraine, le 5 janvier 2019, est d’une grande portée symbolique pour ce pays toujours en proie à la guerre, cinq ans après l’annexion de la Crimée et le déclenchement des hostilités dans le Donbass. Avec ce nouvel attribut de l’indépendance, l’Ukraine poursuit son émancipation à l’égard de la Russie et s’affirme comme Etat-nation.

Considérée comme le deuxième grand propriétaire immobilier du pays, l’Eglise grecque-orthodoxe vend à des sociétés-écrans ses biens à prix modiques, mettant en péril leurs habitants, qui risquent de perdre leur logement.

Deux événements récents troublent le monde orthodoxe. La reconnaissance de l’autocéphalie de l’Eglise d’Ukraine par le patriarcat de Constantinople a provoqué un schisme avec le patriarcat de Moscou. La dissolution par le même patriarcat de la structure qui chapeautait les paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale a suscité des mouvements divers dans les communautés. Ces deux patriarcats ont été éprouvés par l’histoire récente. Moscou cherche à affirmer une puissance retrouvée et Constantinople défend sa traditionnelle prééminence.

Avec la désastreuse affaire ukrainienne, Vladimir Poutine tente de hisser la Russie à un destin impérial, héritier de la Cité éternelle et de Byzance : celui d’une unité slave et orthodoxe, pas forcément validée par les faits historiques. Des grands-princes de Moscou à Vladimir Poutine, un rêve impérial ne cesse de hanter la Russie. Sommaire. Moscou, le mythe de la nouvelle Rome, introduction. La Russie, un impérialisme très orthodoxe, entretien avec Jean-François Colosimo. Moscou / Kiev, une seule ville pour deux rêves. Ces Cosaques qui créent l’Ukraine. Quatre villes, quatre mondes...

Ce vingt et unième numéro de la Revue du Crieur consacre un dossier d’ouverture à la guerre que mène la Russie en Ukraine depuis la fin février 2022. Pour tenter de mieux comprendre ce séisme qui bouleverse l’Europe et le monde, nous avons choisi de nous pencher sur ses angles morts, sur les pistes moins empruntées qui, pourtant, témoignent de la réalité quotidienne ukrainienne et participent à expliquer le déclenchement de ce conflit assourdissant. Sommaire. Poutine, la guerre et le crime. Derrière l’idéologie néoimpériale russe. Gestes de guerre. L’Ukraine au plus près des corps, portfolio.

La dérive délétère du Kremlin donne le vertige. Son discours de victimisation justifie le cynisme le plus absolu et les pires exactions militaires. Sommaire. Le naufrage moral de la Russie. Chronique d'un peuple désabusé. Lavrov : grandeur et décadence. L'Eglise au service de la guerre. Une armée de criminels de guerre. Dix ans de répression féroce. Sur Telegram, l'autre armée de Poutine. Anna Colin Lebedev : « Les Russes ont une certaine tolérance à la violence ».