Trente ans après la Révolution islamique, la fondatrice du magazine féminin Zanân, Femmes, créé en 1991 et interdit depuis 2008, fait le bilan des droits des femmes et constate que rien n'est gagné

La condamnation à mort de Sakineh Mohammadi Ashtiani est la conséquence d'un système où la plupart des femmes n'ont aucune liberté de choix.

En Iran, aux yeux de la loi, une femme vaut la moitié d'un homme. Depuis qu'elle l'a lue, cette phrase n'a cessé de résonner dans la tête de la photographe belge Marie Tihon. À 22 ans, elle décide alors de se rendre à Téhéran à la rencontre de trois jeunes femmes qui tentent de s'émanciper, l'une par l'enseignement, l'autre par la peinture et la troisième par le sport. Dans un pays où les Iraniennes, malgré leur statut inférieur, sont en train d'investir l'espace public et forger leur liberté.

En ce temps-là, les Iraniennes connurent une sorte d'âge d'or. Parées de leurs bijoux, elles pouvaient circuler, à visage découvert, dans certaines rues, il est vrai désertées par les hommes, de la nouvelle capitale. Sans oublier qu'elles restaient soumises à leur mari...

En mettant en scène le calvaire d'une femme attaquée à l'acide, Reza Dormishian touche une corde sensible dans son pays. Ce film inédit en France est à découvrir au Forum des images, à Paris, dans le cadre du festival Un état du monde et du cinéma.

Débats et spectacles des salles, suite : Ni putes ni soumises soutient Mitra Farahani et son documentaire.

Avec son maquillage Estée Lauder, ses santiags, son jean amidonné et sa chemise immaculée, Manijeh ressemble plus à un personnage de série américaine qu'à une agricultrice au pays des ayatollahs. A Chiraz, les Dehghani sont seigneurs sur leurs terres.

Le respect par l'Iran de l'accord sur la non-prolifération nucléaire entraîne progressivement la levée des sanctions internationales. L'ouverture des échanges et ses répercussions politiques influeront sur les élections législatives prévues fin février 2016. Attentives aux changements, les femmes occupent une place croissante dans la République islamique, et mesurent le chemin qui reste à parcourir.

La République islamique s'apprête à souffler ses trente bougies. Tandis que les foudres de l'intégrisme se remettent à gronder, la poétesse Simin Behbahani, figure emblématique du féminisme iranien, se bat pour la liberté d'expression et les droits de ses consoeurs.