C'est un Baudelaire intime que nous fait découvrir T. Gautier, décrivant toutes les facettes du personnage. Il livre également une fine analyse de l'écriture du poète. Ce texte de Gautier fut publié comme notice dans l'édition des Fleurs du mal de Michel Lévy en 1868.

La vie de madame Sabatier, amour de Baudelaire, dite la Présidente, retracée par son arrière-petit-neveu. Eclaire certaines zones d'ombre entretenues par E. Richard, son premier biographe, et propose de porter un autre regard sur l'héroïne et son destin. Belle, intelligente, ouverte d'esprit et pleine de bonté, elle a séduit en plus de Baudelaire, Flaubert et Théophile Gautier.

Théophile Gautier, entraîné par sa passion pour l'art, poussé par l'instinct de la conservation personnelle, a appartenu corps et âme à l'école romantique, car là seulement, en 1830, il trouvait la liberté dans son tempérament littéraire avait besoin pour se manifester sans contrainte

Dans ses Souvenirs littéraires, Maxime Du Camp, journaliste et romancier, nous donne d'inoubliables portraits de Lamartine vieillissant ; de Nerval en proie à la folie, hanté par le suicide, écrivant Aurélia ; de Fromentin, peintre de l'exotisme, auteur du remarquable Dominique ; de Delacroix amoureux jusqu'au désespoir de la couleur. On retrouve aussi George Sand et Alfred de Musset qui se déchirent et se trahissent. Mais avant tout, Maxime Du Camp est l'ami de Théophile Gautier et de Gustave Flaubert, pour qui il agit en confident, en lecteur et en critique privilégié. Ces textes pris sur le vif racontent les voyages des deux amis à travers la Bretagne, la Grèce, Constantinople, l'Egypte et la Libye. Maxime Du Camp pouvait bien écrire que ces maîtres étaient «des hommes et non des demi-dieux», et ajouter : «J'ai vécu près d'eux et je les ai jugés en contemporain car entre eux et moi le verre grossissant de la postérité ne s'était point interposé.»

Ces textes témoignent de la longue amitié entre les deux écrivains et forment une chronique littéraire poursuivie par-delà la mort. Ils attestent, jusque dans leurs recoupements, que T. Gautier n'a jamais cessé d'attirer l'attention de ses contemporains sur le génie de G. de Nerval et témoignent de la finesse et de la qualité de son regard critique.