Le chef d'orchestre Marc Minkowski a su réunir pour les deux chefs-d'oeuvre de Christoph Willibald Gluck une formidable équipe de chanteurs respectueuse du texte et musicalement convaincante.

Il y a tout juste trois siècles, naissait l'homme qui allait révolutionner l'opéra et la musique en général. Adulé, méprisé, révolté, pétrifié, le compositeur d'"Alceste", d'"Iphigénie", d'"Orphée & Eurydice", reste l'objet de tous les malentendus. C'est pourquoi nous avons choisi de lui rendre hommage en lui donnant la parole. Chevalier Gluck, expliquez-vous !

L'une des figures les plus récentes de la scène lyrique contemporaine en est aussi l'une des plus fulgurantes. Deux productions, en à peine plus d'années, ont suffi pour affirmer l'univers aussi singulier qu'incandescent de Romeo Castellucci.

"C'est une honte !" - "Eh bien, sortez donc !" Voilà un extrait (et des plus civils) de ce que l'on put entendre sous les ors du Palais Garnier, en juin 2006, en pleine représentation d'"Iphigénie en Tauride". Devant le pauvre Pylade (Yann Beuron) obligé d'entamer dans cette atmosphère déchaînée un cocasse "Quel silence effrayant", l'Opéra se fendait soudain d'une querelle électrique, messagère d'un nouveau venu dans le paysage lyrique.

Gluck fut un des grands compositeurs d'opéras de son temps. Il joua un rôle capital dans l'histoire du genre, mettant fin à la primauté de l'opéra italien fondé sur la virtuosité.