Écrivain génial ? Trublion médiatique ? Hallier épousa toutes les causes, toutes les illusions, même les plus contradictoires, de l'écrivain maudit à l'engagement politique, de Castro à Arafat. Il ne craignit ni le ridicule, ni le scandale et se nourrit des petitesses de l'époque. Un génie, Hallier ? Plutôt un comédien, dramatique à ses heures, qui tendit à notre société le miroir grimaçant de ses ambitions. Hallier, le symptôme d'une époque, la nôtre. À travers le roman d'une vie, Sarah Vajda retrace l'épopée de cette fin de siècle.

L'auteur, qui a travaillé avec J.-E. Hallier, mêle ici biographie et analyse des oeuvres de l'écrivain. Il apporte des éclairages crus sur divers points de sa vie : son énucléation, ses études, sa sexualité, son vrai-faux enlèvement... En même temps qu'il dresse un portrait iconoclaste du personnage, il résume les grandeurs et les misères de la course vers le pouvoir de la génération de mai 68. Tout public. (Livres hebdo : livres du mois, 9, 2005)

Après une rupture sentimentale, Béatrice Szapiro a éprouvé le besoin de connaître le premier homme de sa vie, son père Jean-Edern Hallier. Petit à petit, un véritable lien se tisse entre eux. Il lui conseille même de passer par le "meurtre" du père.

Depuis le jour où il perdit la vue, J.-E. Hallier n'eut de cesse de tenir son journal intime jusqu'à la veille de sa mort survenue le 12 janvier 1997. Ce journal d'une grande lucidité sur le monde de la politique et du spectacle des années 90 révèle que J.-E. Hallier ne cessa d'être un écrivain. A ce texte s'ajoute la correspondance. (Livres hebdo : livres du mois, 1, 1998)

Ce texte posthume qui couvre la période du 31 octobre 1992 (deux semaines après l’accident vasculaire qui l’avait rendu aveugle) au 11 janvier 1997 (veille de sa mort à Deauville) rassemble les centaines de lettres-fax que l’illustre pamphlétaire a expédiées à pendant cinq ans à ses amis comme ses ennemis de l’intelligentsia politique, économique et artistique. A la fois truculents et corrosifs, parfois outranciers et flagorneurs, toujours brillamment rédigés, ces inédits feront évidemment grincer quelques dent(ier)s... Dans une France gelée, les mots de cet emmerdeur patenté, histrion culturel passablement scélérat et ludion politique qui a successivement flirté avec tout le monde avant de couper les ponts avec chacun dans un ricanement, prennent en effet un relief considérable. En lisant Jean-Edern, on se prend à regretter la bestiole médiatique, le fulminateur imprévisible, le camelot du moi hypertrophié, l’organisateur de son enlèvement, le castriste inattendu, l’aveugle qui se met à peindre...