Grandeurs et malheurs d'une perle mosane à travers 15 siècles d'existence. Le saviez-vous? Au moyen-âge, ses pièces de monnaie sont diffusées de l'Islande à la Russie; Notger, premier prince-évêque de Liège, a voulu en faire la capitale de la Principauté; son drap réputé est vendu des foires de Champagne à la Hongrie, Perpigan à Prague, du palais des papes d'Avignon à la Baltique...Avant la Révolution, cette ville sainte détient le record du nombre d'églises et de couvents par rapport à sa taille; c'est aussi la plus marquée par la Croisade en Occident. La première Nativité en français est rédigée vers 1600 dans son couvent des Dames blanches. Durant les guerres de Louis XIV, cette ville-martyre détient le record du nombre de sièges et de malheurs en 40 ans; au traité de la Barrière qui les boucle, en 1715, cette place forte européenne est la plus disputée. Dans le courant du XIXe siècle, le fort est lié aux origines du marxisme; Nestor Martin vend ses poêles et François Thiry ses machines à papier dans le monde entier; le "Times" est imprimé sur du papier Godin; avec Charles Delloye-Matthieu, Cockerill est devenue une entreprise hutoise. En 1909, cette ville solidaire, où l'on s'amuse collectivement détient le record du nombre de sociétés. La nouvelle qu'une dizaine de résistants locaux ont libéré leurs camarades de la prison et enfermé les geôliers allemands à leur place, fin 1943, est relatée jusque dans la presse américaine.

Ce tome traite du fort de Huy, depuis sa construction par les Hollandais jusqu’à nos jours. De 1818 à 1823, les Hollandais font ériger une citadelle sur les vestiges du château fort. Elle ne connaîtra qu’un seul siège et sera prise d’assaut par les révolutionnaires hutois le 7 septembre 1830. Depuis, ce bel ouvrage construit en pierres calcaires de Vinalmont a connu de nombreuses affectations. D’un fort armé de pièces d’artillerie assurant la défense de la Meuse, il est devenu successivement une prison politique pour les condamnés du « Risquons Tout », une caserne pour le 12 Li. et le 6ème Régiment de Chasseurs Ardennais, un camp de détention pour les grévistes français, les résistants et les otages belges tels qu’Arthur Masson, Julien Lahaut et bien d’autres. Entre septembre 1944 et 1946, c’est un centre d’internement pour les inciviques avant de retrouver une activité plus pacifique comme attraction touristique et musée. Enrichis par le témoignage d’anciens prisonniers, il est abondamment illustré de nombreuses photos ainsi que des plans inédits trouvés dans les archives générales du Royaume et dans les Archives militaires.