En 1965, le Vatican publie la déclaration "Nostra oetate" qui, à la suite de la prise de conscience de l'ampleur de la Shoa, modifiait en profondeur l'attitude de l'Eglise catholique envers les juifs et le judaïsme. De la calomnie à la bienveillance, la conversion ne fut pas facile ; mais elle a rendu possible un travail de dialogue qu'il est nécessaire de poursuivre.

Deux historiens viennent de retrouver le projet d'encyclique rédigé en 1938 par Pie XI, sur l'antisémitisme. Pourquoi son successeur, Pie XII, ne l'a t-il pas publié ?...

Le document présenté à la hâte par la secrétairie d'Etat a déçu nombre de juifs, de catholiques aussi. Mais il n'est pas facile de relire vingt siècles d'une histoire conflictuelle.

Attendue depuis dix ans, la déclaration papale sur l'Holocauste portera aussi sur les autres génocides de l'histoire.

A Drancy, le 30 septembre, les évêques de France ont solennellement demandé pardon au peuple juif pour le silence de l'Eglise pendant la Seconde Guerre mondiale. Le grand rabbin du Consistoire de France dit ici l'importance de cet événement.

Les initiés connaissaient l'existence du projet d'encyclique "L'Unité du genre humain" rédigé en 1938. Mais on ignorait son contenu. Voilà qu'il est enfin publié. Horreur : ce texte, destiné à dénoncer le racisme et l'antisémitisme, exprime surtout l'antijudaïsme foncier de l'Eglise d'avant-guerre !

Dans la vision conspirationniste, le peuple juif est essentialisé en tant qu'incarnation d'une menace permanente et ainsi construit comme ennemi absolu de tous les peuples. Une théorie qui puise son origine à l'aune d'éléments déclencheurs identifiés (guerres, crises économiques, révolutions, etc.). Pierre-André Taguieff analyse les 4 principales phases de montée en puissance du complot juif. Il décrit brièvement la première phase allant de l'Antiquité aux croisades, et développe les 3 dernières qui se cristallisent sur les XIXe et XXe siècles.