Il y a une quinzaine d'années, lors de ses premières venues en France, Abbas Kiarostami répondait aux questions d'un seul mot. Parfois deux, lorsqu'il s'agissait de développer une idée complexe. Aujourd'hui, ses réponses dépassent souvent les cinq phrases. C'est mieux. Mais tout y est dit. Et ce qui ne le serait pas est à chercher entre les lignes. Au détour d'une image qui jaillirait d'une idée.

Le cinéaste iranien Abbas Kiarostami vient de tourner au Japon, Isabelle Huppert aux Philippines et en Corée. De quoi amorcer une conversation sur ″le pays du cinéma″ et la diversité.

Derrière ses lunettes noires, Abbas Kiarostami a écrit un scénario sur mesure pour la lumineuse Juliette Binoche. Leur film, Copie conforme, en compétition officielle à Cannes, sort sur les écrans avant l'annonce du palmarès.

Sourire énigmatique et éternelles lunettes noires vissées sur le pif, maître Abbas revient sur le comment et le pourquoi de son "Ten".

Retour avec le cinéaste iranien sur Copie conforme, sorti pendant Cannes

Rares sont les cinéastes qui auront connu une telle reconnaissance institutionnelle : une unanimité critique, des prix dans tous les grands festivals, plusieurs films inscrits en France aux catalogues d'"Ecole et cinéma" et "Lycéens au cinéma", et, à compter de septembre, "Le vent nous emportera" inscrit au programme du baccalauréat.

Consacré par le festival de Cannes en 1997 où il reçut la palme d'Or pour "Le Goût de la cerise", Abbas Kiarostami s'impose comme le chef de file du cinéma iranien actuel.