La tauromachie s'est offerte à Michel Leiris en miroir du monde, de soi et de l'écriture. D'emblée, il a trouvé dans son spectacle ce qu'il était venu y chercher: des émotions et des images qui alimenteront l'oeuvre du poète, de l'essayiste et de l'autobiographe. Ancrée dans la réalité sociale, culturelle, historique de la tauromachie, l'étude d'Annie Maillis arpente les écrits de Leiris peuplés de toros où se campe le matador habillé de lumière pour affronter la mort, double héroïque de l'auteur enfermé dans

La rencontre de Georges Bataille et Michel Leiris date de 1924. Leur amitié, indémentie, orageuse parfois et à certains égards intenable, dure jusqu'à la mort du premier (1962) et compte ses tiers inclus ou exclus, qui composent le générique du siècle : Masson, Laure, Limbour, Caillois, Breton, Sartre, Picasso. Les deux figures sont ici confrontées en raison de leur proximité et des débats qu'elle engage autour de l'amitié, du masculin/féminin, de la révolution des affects et de l'intimité (par l'érotisme, la pensée de la mort, comme par l'autobiographie), de l'art, et de ce qui finit par subsister d'insaisissable au classement et à la raison (la poésie comme part maudite). Les essais rassemblés dans ce volume sont issus d'un colloque qui s'est tenu à Orléans en novembre 1997 à l'occasion du centenaire de Georges Bataille. Francis Marmande en était le commissaire.