4ème de couv. : "" Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! "... En adressant à une passante inconnue le sonnet que lui avait inspiré leur brève rencontre, Baudelaire lançait une bouteille à la mer. Est-elle jamais parvenue à sa destinataire ? Cette histoire d'amour manqué a pourtant créé un frisson nouveau. Dès la publication du poème, l'étrange désir de vivre une seconde fois la scène bouleversante a poussé toute une lignée de lecteurs à la réécrire. Sur le mode de la variation ou du supplément, poèmes, contes, romans ou chansons ont multiplié, depuis lors, les rendez-vous avec la fugitive sans nom. D'un poème de circonstance est né ainsi un des mythes les plus secrets de la modernité, reconnaissable à son cortège de figures toujours fascinantes, éphémères et interdites, ainsi qu'à un répertoire de scénarios où la perte et l'écriture ne cessent de nouer, dénouer et renouer leurs relations. Si les femmes, depuis Baudelaire, ne passent décidément plus de la même façon dans la rue, c'est que certains extravagants guettent, un sonnet à la main, le retour de la passante. "

Etudie les relations entre l'oeuvre de F. Rops et la littérature de la fin du XIXe siècle : l'artiste utilisa les textes comme légendes ou épigraphes et nourrit son oeuvre de références littéraires et la littérature de la décadence utilisa ses images comme un matériau à la fois théorique, fictionnel et poétique.

Le beau titre d'une Etude pour le piano de Debussy, détourné de son sens technique, a servi de point de départ à une réflexion sur la manière dont littérature et musique composent ; sublimation du texte mis en musique, évocation d'une oeuvre musicale dans le livre, création par l'écrivain d'une "imaginée" musicale, expérience des confins quand la musique et la littérature vont vers l'impalpable et l'inexprimable. Un "Tombeau de Strawinsky", réunissant Michel Butor, Alejo Carpentier et Milan Kundera, veut être, au sens poétique du terme, un Tombeau littéraire de la musique même.

La conception de l'amour, et donc de l'homme et du sens de la vie, par l'analyse des grandes figures (Don Juan, Tristan), des écrits de certains penseurs (Nietzsche, Kierkegaard, André Gide) et des personnages de grands romans d'amour contemporains.

La production littéraire de 1830 rassemble des romans et des nouvelles qui ont pour héros des castrats, des hermaphrodites, des homosexuels. Ces textes ont une valeur de symptôme historique, social et idéologique. D'une part, ils traduisent les dysfonctionnements d'une nouvelle socialité, d'autre part ils proposent l'idéal d'un amour absolu. Une partie sociocritique est suivie d'études de textes.

On associe le nom de certains écrivains à une maladie dont ils eurent à souffrir : Nietzsche, Dostoïevski, Thomas Mann, Verlaine, Baudelaire, Hervé Guibert, Kafka... La question a été posée de savoir si la maladie dispense le génie ou, au contraire, l'entrave. Montre que la création s'accomplit malgré et en dépit de la maladie. Le mal qui ronge et qui défait peut aussi prendre sens par l'écriture.

4ème de couv. : "C'est à la critique que Pierre de Boisdeffre a continué à donner le meilleur de son temps, d'abord à la page littéraire de "Combat" et aux "Nouvelles littéraires", puis, depuis dix ans, à la "Revue des deux mondes", dont il est le critique attitré"

Cet essai cherche moins à réhabiliter les taquineries déshabillées qu'à s'émerveiller devant cette libido scripturale qui invente des décors érotiques, des constructions de langage, des danses, des cadences, des rythmes verbaux scandant l'émotion. De Nana de Zola au Nouveau Roman, de Colette à Milan Kundera, ce travail se propose de jeter un regard sur la littérature des XIXe et XXe siècles.

Les écrivains ont-ils le droit de tout dire? Leur vie privée peut-elle être mise en cause à travers leur oeuvre? Où s'arrête et où commence "l'outrage aux bonnes moeurs et à la morale" quand il s'agit de fiction? Ces questions sont au coeur des célèbres procès entrepris contre Gustave Flaubert, Charles Baudelaire, Paul Verlaine et Oscar Wilde. Procureurs féroces, auteurs au banc des accusés, avocats brillants et impitoyables, tous débattent avec passion d'une certaine idée de la littérature...

Voici le fruit de nombreuses, lectures hétérogènes consacrées par Bianciotti à 87 auteurs, parmi lesquels Walter Benjamin, Borges, Hölderlin, Stig Dagerman, Gadda, Conrad, Nabokov et Savinio, Clarisse Lispector et Mandiargues, Hofmannsthal, Kipling et Jouhandeau, Italo Calvino, Bloy, Pasolini et Pessoa, Sarraute, Valéry, Octavio Paz, Rilke, Wilde et Flannery O'Connor... Public motivé. (Livres hebdo : livres du mois, 3, 2001)