Pour éclairer les pratiques de la vie quotidienne au temps de saint Louis, ce livre croise les trois sources fondamentales de l'histoire médiévale : sources écrites - ici les fabliaux -, iconographie et archéologie, issues d'une même aire géographique et culturelle, la France du Nord, la Flandre, l'Angleterre du Sud, et de la même période (fin XIIe-Ire moitié XIVe siècle). La littérature de divertissement, qui procure mille détails inédits et concrets sur le mode de vie (habiter, manger, se vêtir), les métiers et les activités (paysans, serviteurs, artisans, marchands), livre aussi les façons de s'exprimer, de bouger, de penser. Les fabliaux prennent tout leur sens une fois confrontés avec le riche inventaire d'un mobilier archéologique trop peu connu et avec le corpus plus ample encore des enluminures médiévales. Ce travail, à la croisée des sources, s'imposait pour mettre en lumière un sujet plus important qu'il n'y paraît, la «culture matérielle», dont l'histoire «n'a pas d'autre objet que la condition humaine» (Jean-Marie Pesez).

Première initiation à l'histoire universitaire, cette collection est destinée aux étudiants qui commencent un cursus en histoire, en histoire de l'art ou en lettres. Chaque ouvrage présente les grandes articulations de la période considérée, les problématiques actuelles, les champs nouveaux de l'histoire... Du point de vue des institutions, de la société, de l'économie, des mentalités par exemple, l'Occident du XIIe siècle ne peut se définir par les seuls éléments qu'on lui trouverait en commun avec l'Antiquité. Il s'en distingue par bien d'autres. C'est donc plutôt sous la forme d'un enchevêtrement d'héritages et de nouveautés, par accumulation et adaptation de réminiscences et d'innovations, qu'il convient d'envisager l'alternative continuité ou rupture entre ces deux grandes séquences du passé. Si l'accent est mis sur le bassin méditerranéen et l'Europe occidentale, on n'oubliera pas pour autant l'Afrique du Nord occidentale et Byzance - donc le monde égéen. En effet, bien des influences venues d'Inde ou de Chine sont parvenues en Europe par la Méditerranée. D'autres, d'origine nordique, ont introduit des innovations non négligeables au haut Moyen Âge.