Le préromantisme est une appellation attribuée à la période qui va de la mort de Rousseau (1778) à la publication des Méditations poétiques de Lamartine (1820). Riche en bouleversements politiques, cette période a engendré une littérature originale, même si elle n'a pas fait école. Son unité est l'équilibre des contraires : la tension entre un classicisme et une volonté de dire l'intime.

G.Gengembre analyse toutes les formes d'expression : la presse, la poésie, le théâtre, le roman, l'art oratoire, etc. et tous les mouvements d'idées s'étalant de 1789 à la chute de Napoléon et qui vont déboucher sur l'exaltation du moi et sur le romantisme. Un livre foisonnant, éblouissant.

1800. La Révolution a retourné toute sa violence contre la philosophie et la littérature qui l'ont préparée. La pensée et le goût sont menacés. L'homme de lettres a perdu son statut. Mais la fille de Necker n'entend pas céder à la tentation du désenchantement : elle croit à la perfectibilité des ouvrages de l'esprit et au triomphe du goût ; elle sait quelle est la tâche dévolue à ce siècle neuf : explorer le champ de la sensibilité et de la psychologie, réconcilier vérité et langage des sentiments et oeuvrer ainsi pour le progrès de la société. L'ouvrage qu'elle fait alors paraître ne se réduit pas, comme on a pu le croire, à un manifeste romantique ou à une nouvelle définition de la littérature : histoire de la pensée dans ses oeuvres en même temps que plaidoyer pour les intellectuels, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales est un texte philosophique majeur.

Cette étude se penche sur la place des écrivains de second ordre dans la préparation de la Révolution française. Le paysage des Lumières, vu des boutiques de libraires ou des officines de la police, à la croisée entre histoire de l'édition et sociologie des auteurs et du public, pose en termes novateurs la question de la lecture et de la vie intellectuelle au XVIIIe siècle.