Il y a 5 000 ans, sur les rives fertiles du Tigre et de l'Euphrate, naissait une civilisation qui allait faire entrer l'humanité dans l'Histoire, grâce à l'invention des villes et celle de l'écriture.

On s’est habitué, par défaut, à considérer la Mésopotamie comme le « pays entre le Tigre et l’Euphrate ». Aire de l’emploi du cunéiforme et du panthéon suméroakkadien, elle correspond surtout à un environnement particulier qui a dû s’adapter aux fluctuations climatiques tout au long de son histoire. L'article est introduit par de nombreuses cartes regroupées sous le titre "Le laboratoire du Proche-Orient".

C’est à Uruk, dans le sud de la Mésopotamie, qu’apparaît, au IVe millénaire avant notre ère, l’écriture, née des besoins d’une ville de plus de 250 hectares abritant des dizaines de milliers d’habitants. Le modèle urukien, avec ses temples, sa bureaucratie et ses palais, s’impose dans tout le Croissant fertile avant de laisser place, vers 2500 avant notre ère, à un ensemble de cités-États concurrentes. Vint ensuite le temps des empires, à vocation universelle. Ce monde est composite et bilingue : on y parle le sumérien, une langue très isolée, et l’akkadien, un rameau du groupe sémitique.

Ouverte sur deux immensités, l’Orient et l’Occident, la Mésopotamie, qui ne dispose pas de matières premières, commerce avec la Méditerranée, l’Iran, le golfe Persique et la vallée de l’Indus. Au point que l’on a pu parler d’un premier « système-monde » pour qualifier les échanges à grande distance apparus dès le IIIe millénaire avant notre ère et qui se développent au Ier millénaire sous les Empires néo-assyrien et néo-babylonien. Ninive puis Babylone deviennent les capitales de tous les savoirs jusqu’à la conquête d’Alexandre en 331 av. n. è.