C'est, sur le ton de la confidence, le traité de savoir-vivre qu'un homme mûr tire de ses propres débuts dans la vie et de ses expériences dans des domaines aussi divers que la politique, la littérature, l'enfance, l'art du voyage. Ce vade-mecum à l'intention des jeunes gens débutant dans la vie est paru pour la première fois en 1933.

Toute sa vie, Paul Morand (1886-1976) a été un voyageur intrépide, insatiable, infatigable. Son métier de diplomate et son aisance ont certes favorisé ses goûts. Mais n’eût-il pas disposé de ces facilités, il aurait de toute manière satisfait ses envies : il était né globe-trotteur. Si ses romans et ses nouvelles (dont certaines furent préfacées par Proust) révèlent un talent de conteur hors pair, ses récits de voyage nous font découvrir un homme avide de sensations neuves, de paysages inédits, de bruits, d’odeurs, de rencontres. Certes, on n’avait pas attendu Morand pour voyager. De Hérodote à Marco Polo, de Montaigne à Montesquieu, les écrivains ont lié leur exploration de l’espace à celle de l’homme. Or, Morand ne se livre à aucun exercice de relativisme moral ou politique, n’essaie pas de se consoler des étroitesses du monde bourgeois par l’exotisme fût-il oriental. Il voyage parce qu’il veut se sentir libre et toujours en mouvement. « Nous nous mîmes à dévorer la terre, impatients de la lenteur des paquebots, excités par la soudaine liberté. Nous cherchâmes à vivre au plus vite et à nous immobiliser le moins possible, à nous fondre dans ce qui nous apparut comme l’essence même de toute vie : le mouvement. » Qui n’aurait envie de se laisser entraîner à sa suite, de se laisser emporter par le rythme de sa phrase, de se laisser charmer par la pertinence et l’impertinence de ses notations ? C’est à juste titre qu’on a dit de lui : il a du style !

103 lettres et cartes offrent un témoignage suivi sur la période de formation intellectuelle et morale de Paul Morand. Ecrites principalement de Londres, d'Oxford et de Caen, elles contiennent anecdotes, jugements, réflexions

Qu’il s’agisse du style de Flaubert, des vers de Baudelaire comparés à ceux de Hugo, du coup de pinceau de Jacques-Émile Blanche ou des figures propres à Morand, toutes les exigences esthétiques longuement décrites et mises en application dans La Recherche sont ici concentrées. Des textes écrits à la fin de sa vie, et qui peuvent être considérés comme le testament littéraire de Marcel Proust.

M. Schneider évoque son amitié avec Paul Morand qu'il a rencontré à une époque où celui-ci avait choisi une vie plus calme. L'auteur fournit des renseignements inédits sur la sensibilité de l'écrivain et sur la vie intellectuelle et mondaine à Paris des années 50 à 70.

Gabriel Jardin, fut le filleul de Paul Morand. Grâce à sa famille, que Morand fréquenta de tout temps, il dispose d'un éventail de faits et d'anecdotes allant du sérieux au pittoresque et qui montrent l'homme, en plus du grand écrivain du XXe siècle. Ce portrait révèle un Morand plus humain, timide, fuyant les contraintes, les attaches, les enfants et y associe un beau portrait de sa femme Hélène.

Présentation de la vie et l'oeuvre de Paul Morand, écrivain français méconnu et souvent décrié. Abhorrant le cosmopolitisme et dénonçant avant l'heure les dérives de la mondialisation, il était un grand voyageur, sensible aux paysages, aux différences culturelles et aux richesses propres à chaque civilisation.