Octobre 2017. Sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #metoo, des milliers de témoignages à travers le monde dénoncent le harcèlement et les agressions sexuelles contre les femmes. Par son universalité, le grand nombre de dénonciations et la diversité des victimes, l’ampleur du phénomène est manifeste. Le mouvement provoque une certaine prise de conscience. Des femmes se découvrent victimes, des hommes « qui ne se rendaient pas compte » tombent des nues. Être qualifiée de féministe n’est plus tout à fait une insulte… Il y aura un avant et un après #metoo.

Les récentes affaires Abad ou Bouhafs ont ravivé la confrontation entre droit et morale, batailles politiques et enjeux de société. Jusqu'à l'impasse.

Victime de violences sexistes et sexuelles, Marie Coquille-Chambel est devenue une figure du mouvement #MeTooThéâtre.

"Moi aussi je suis une foule", avait dit Judith Godrèche aux César, en référence aux violences sexistes et sexuelles dont elle, et tant d'autres, ont été victimes. L'actrice et réalisatrice a fait de la formule "Moi aussi" un court métrage, pour lequel elle a rassemblé, sur le pavé de Paris, près de huit cents personnes, toutes concernées.

Près de trente ans après "Baise-moi", l'écrivaine de "King Kong Théorie" et de "Vernon Subutex" (1,5 million d'exemplaires vendus) est devenue une rock star des lettres, avec ses fans inconditionnels et ses détracteurs viscéraux. Cette figure de proue du renouveau féministe démontre pourtant avec "Cher connard" qu'elle sait être à la fois radicale et consensuelle, en appelant au dépassement de la guerre des sexes après #MeToo. Portrait d'une grande indépendante.

En 2009, Kelly Bochenko est sacrée reine de beauté, avant d'être destituée pour des clichés très hot qu'elle dit n'avoir jamais voulu faire. Quinze ans après, l'heure de la réhabilitation a sonné : le photographe est mis en cause par neuf femmes.

Où passent, quand les enfants grandissent, l'intelligence émotionnelle des petits garçons et la perspicacité spontanée des filles ? Quarante ans après avoir publié "Une voix différente", la psychologue américaine, pionnière de la philosophie du "care", éclaire la question avec un essai puissant.

Depuis “Le Goût du chlore”, publié en 2009, Bastien Vivès était l’enfant chéri de la bande dessinée française. Sur le point d’être célébré lors de la dernière édition du Festival d’Angoulême, le bédéiste star a subi un violent retour de bâton, rattrapé par des propos obscènes à l’égard d’une dessinatrice et accusé de banaliser l’inceste et la pédopornographie à travers trois de ses albums. La polémique a mis en évidence l’ambivalence d’un auteur à la fois sensible et sans filtre. Génie créatif ou provocateur malsain ?

Les récents développements de #MeToo ont montré combien le cinéma pouvait amplifier des rapports de pouvoir abusifs et, dans le même temps, les masquer. S'il ne se veut pas conquérant ou triomphaliste, cet ensemble de textes vise pourtant plus large : il prend acte de changements qui reconfigurent un territoire, de la pratique du cinéma à la cinéphilie, et s'attelle à joindre « les femmes et les oeuvres », non à les disjoindre comme dans l'aporie éculée de « l'homme ou l'oeuvre ». Sommaire. Bilan d'étape, entretien avec Julie Billy, productrice. Ciné-filles dans l'après-Depardieu.

A l'heure de #MeToo, l'injonction épicurienne du « jouir sans entraves » n'est plus défendue à gauche. Elle y est même largement critiquée.

Chaque année, 160 000 enfants victimes de violences sexuelles, un viol toutes les sept minutes, un féminicide tous les deux jours et demi. Les chiffres sont connus. Pourtant, rien. On ne veut pas entendre les victimes et on ne veut pas voir les agresseurs. Depuis 2018, de nombreuses personnalités publiques dénoncent les violences qu’elles ont subies. Parmi elles, Andréa Bescond, Flavie Flament, Vanessa Springora, Adèle Haenel, Isild Le Besco ou encore Judith Godrèche.