Le parcours de Mussolini, de l'extrême gauche socialiste au nationalisme totalitaire, permet de comprendre les étapes qui ont fait basculer l'Italie dans le fascisme.

L'historien s'attache à mieux faire connaître le comportement du dictateur italien pendant la Seconde Guerre mondiale. Rangé dans le camp des vaincus, moqué pour ses airs martiaux, il ne bénéficie pas du mythe lié à certains généraux de la Wehrmacht. Il eut pourtant de grandes ambitions militaires et développa une réflexion stratégique personnelle, avec la Méditerranée pour centre.

Le déferlement des panzers dans l'histoire, les SS, le nazisme, la voix rauque du Führer, ont longtemps rejeté au second plan les précurseurs italiens, ces jeunes gens en chemise noire qui bâtonnaient dès 1920, bombardaient les Ethiopiens ou acclamaient dès 1922 le Duce à l'éloquence emphatique. Pourtant, comme nous le rappelle Max Gallo, quand Hitler parvient au pouvoir en 1933, l'homme fort de l'Europe c'est, depuis onze ans déjà, Mussolini, Son prestige est tel que Goering, Hess, Hitler s'adressent aux fascistes pour leur demander des conseils, de l'argent et des affiles ; En Grèce, en Ethiopie comme en Espagne, c'est l'Italie de Mussolini qui la première a ébranlé l'édifice européen. Pendant longtemps, beaucoup ont fait du fascisme un succédané du nazisme. Pour les uns, l'Italie de Mussolini n'était que l'histoire d'un pâle bouffon imitateur de Hitler, César de carnaval sans grande importance historique; pour les autres, ces vingt années étaient une parenthèse insignifiante dans l'histoire de l'Italie, Max Gallo fut avec cet ouvrage l'un des premiers à nous rappeler qu'un régime ne peut durer vingt et un ans sans imprégner, révéler,