Au pouvoir depuis vingt-quatre ans, le chef de l'Etat ougandais briguera un nouveau mandat lors de la présidentielle de février 2011. Les attentats qui ont ensanglanté son pays il y a un mois l'ont replacé au centre du jeu diplomatique dans la région. Et bien au-delà. Portrait d'un habile va-t-en-guerre.

Le contentieux postélectoral est devenu un face-à-face entre deux vieux rivaux. Le président au pouvoir depuis 1986 et son ancien bras droit s'affrontent, à l'avantage du premier pour l'instant.

Le président ougandais passe pour l'enfant chéri de Wall Street et du Pentagone. Aux yeux de Washington, il incarne une nouvelle génération de dirigeants de l'Afrique postcoloniale.

Confronté au mécontentement populaire, le président ougandais Yoweri Museveni adopte la manière forte : répression policière, surveillance des médias, intimidation des opposants. En effet, l'augmentation du coût de la vie et les scandales de corruption fragilisent le régime, en place depuis vingt-cinq ans. La crise ravive aussi les tensions avec les monarchies traditionnelles, notamment le royaume du Buganda, qui revendique des droits sur les terres.

Corrompu et gérontocratique, le régime Museveni s'arc-boute sur son pouvoir, pourtant de plus en plus contesté pzr sa jeunesse massive et certains partenaires internationaux, et conduit sans doute l'Ouganda vers un regain de violence politique, à deux ans du prochain scrutin pour la magistrature suprême.