À la fin du XIIe siècle, vers 1181, Chrétien de Troyes, clerc champenois à la cour du comte de Flandres, Philippe d'Alsace, entreprend, sur les instances de son mécène, de « rimer la meilleure histoire jamais écrite en cour royale. C'est le Conte du Graal. » [...] Chrétien a changé à jamais notre regard sur la matière de Bretagne. Désormais, toutes les aventures, toutes les victoires, tous les échecs seront mesurés à l'aune de cette quête exceptionnelle : la quête du Graal. Même si l'écrivain champenois a sans doute combiné, mis en forme un ou plusieurs contes antérieurs, trouvés dans le mystérieux livre que lui aurait remis son mécène Philippe de Flandres, même s'il n'a probablement pas inventé les énigmatiques objets que poursuivront désormais sans relâche presque tous les chevaliers d'Arthur, il en a fait des motifs littéraires d'une pérennité et d'une fécondité étonnantes.

Comme toute l'oeuvre romanesque de Chrétien de Troyes, Le conte de Graal a suscité d'innombrables travaux, études critiques, hypothèses savantes, voire exégèses qui témoignent de sa richesse et de sa complexité.

S'adresse à des étudiants déjà bien exercés à l'épreuve d'ancien français du CAPES et de l'agrégation externes de Lettres modernes. Ils y trouveront un commentaire grammatical et philologique sur la partie du Conte de Graal qui fait l'objet de ces concours cette année : les vers 1301 à 3407, dans l'édition de référence de Félix Lecoy.

Inachevée, la dernière oeuvre de Chrétien de Troyes a suscité de nombreuses continuations. Cette approche, à l'inverse des auteurs qui ont continué l'oeuvre dans le sens de la dimension chrétienne du Graal, choisit de retrouver un équilibre, en inscrivant le texte dans les valeurs fondatrices de l'utopie arthurienne.

A travers l'étude comparée de trois versions du récit du Graal (Perceval le Gallois, Parsifal et Le chevalier Joseph d'Arimathie), une lecture symbolique du mythe qui bénéficie autant de l'éclairage des textes sacrés (la Bible) que de celui de la psychanalyse (Jung, Jankélévitch).