Malade le jour où son maître a bu la ciguë - et malade de ne pas avoir été présent - Platon tente de recueillir, parmi ceux qui ont assisté à la mort de Socrate, quelque témoignage fiable sur les ultimes instants de celui qu'il a si souvent admiré. Socrate était-il un impénitent jouisseur, un bavard prétentieux, un provocateur, un vertueux ou un homme vieillissant qui défia Athènes parce qu'il était las de vivre ? Déjà les disciples se contredisent et, presque, s'affrontent. Platon s'isole dans une grotte. En cette retraite, il réaccorde peu à peu son esprit au bruissement de la mémoire, son corps à la douce évidence de la sensualité. A son insu, en lui grandit imperceptiblement, la nécessité de l'oeuvre à venir. (Bibliotéca Magazine)