"C'est comment de travailler avec sa mère ?" Puisque la question m'avait été posée plus d'une fois depuis les premières projections du Policier,j'avais préparé ma réponse. C'était un épisode survenu en cours de montage que j'ai trouvé assez amusant. Ma mère et moi n'étions pas d'accord sur une coupe, aucun n'arrivait à convaincre l'autre, alors j'ai tranché: "On coupe comme je le veux parce que c'est le metteur en scène qui décide, et que le metteur en scène, c'est moi." "Mais moi,je suis la mère du metteur en scène", a-t-elle répondu.

Depuis ″Mon Trésor″ de Kenren Yedaya, le cinéma de femmes est devenu l'un des phénomènes les plus saillants du nouveau cinéma israélien. Traitant d'une grande variété de sujets, ces films portent un regard désenchanté, souvent subversif, sur une société profondément marquée par l'expérience militaire, par la violence et par un système de valeurs guerrier, viril et souvent machiste. En ce sens, le cinéma de femmes en Israël, même lorsqu'il aborde des thèmes ″universels″ ou ″'existentiels″, est forcément politique. Trois réalisatrices ont répondu à nos questions.