Jean-Yves Tadié est professeur de littérature française à l'Université de Paris-Sorbonne. Editeur d'A la recherche du temps perdu dans la Bibliothèque de la Pléiade, il a consacré plusieurs ouvrages à Marcel Proust, dont une biographie très remarquée en 1996.

Cette observation de quelques grands romans (écrits par Balzac, Flaubert, Zola, Maupassant, Aragon) de la tradition dite "réaliste" débouche sur une certitude: "le réalisme de doctrine a été mis en pièces par les réalistes eux-mêmes" (cf. l'introduction, p. 1-9). La quasi-totalité du livre a paru en prépublication dans divers ouvrages et revues.

Etudie les glissements successifs qui se sont produits dans la production des romans au cours du XXe siècle.

Parcourir, en quelque trois cents pages, un siècle de création romanesque, de vie littéraire, de petits scandales et de grands engagements - contre le racisme, par exemple –, redécouvrir, chemin faisant, des auteurs injustement oubliés, mais aussi la petite histoire de quelques grands livres ; décrire ce que peut être un pouvoir littéraire, s'interroger sur ses racines et sur son influence, voici ce que cet essai, avec précision et, aussi, avec humour et humeur, se propose de faire. À travers l'histoire du prix et l'analyse des livres primés, Olivier Boura réussit à saisir l'âme et la destinée d'un peuple ; car ces ouvrages, qu'on dédaigne parfois pour ce seul motif qu'ils ont eu du succès, ont presque toujours traduit les préoccupations de leur époque et marqué des générations de lecteurs. Au fil des pages sont évoqués les romans de terroir, les romans de guerre ou ceux de la période de l'occupation. Mais l'auteur, en nous révélant au passage les rites gastronomiques de l'académie, nous raconte les grands succès de librairie, l'adaptation de certains Goncourt au cinéma, et nous montre la fascination exercée par l'argent, quelquefois même la fortune que, subitement, le prix apporte aux lauréats. On verra également que, par ses choix, l'académie a su jouer un rôle véritable dans le combat pour l'émancipation de la femme, ou dans la promotion de la francophonie. Les questions plus spécifiquement littéraires - Goncourt écrits en collaboration, sous pseudonyme (l'affaire Ajar), rapport entre l'économie des prix et la suprématie du genre romanesque, contestation - récente - de cette suprématie par l'attribution du prix aux Ombres errantes de Pascal Quignard... - ne sont pas oubliées. Cet ouvrage, qui aborde la question sous ses aspects historiques, sociologiques, littéraires et anecdotique, est enrichi de notes et comporte un index, une bibliographie, la liste des académiciens, des lauréats et de leurs œuvres

4ème de couv. : "Tout en reprenant la classification par genres littéraires (poésie, théâtre, roman, essai, critique) étudie chacun de ceux-ci dans une perspective à la fois chronologique et thématique : "le roman de guerre", "le roman du retour", "le roman cosmopolite" etc.. Il présente l'oeuvre d'environ 150 écrivains, qui, sans avoir trouvé place dans le volume initial, méritent cependant, à un titre ou à un autre intérêt et considération"