Avec "Vie sauvage", Cédric Kahn signe un film populaire d'auteur. Eloge du mouvement.

Treize ans après "Roberto Succo", saisissante évocation du destin d'un tueur pathologique, Cédric Kahn s'empare de l'un des faits divers les plus poignants de ces dernières années, la cavale d'un père et ses fils, qu'il a soustraits à la garde de leur mère pendant plus d'une décennie. Le film est d'une rare puissance et son titre, "Vie sauvage", traduit admirablement son contenu, aventure exaltante d'une vie hors système en harmonie avec la nature pour deux enfants, mais aussi violence et douleur insondables d'un arrachement irréparable.

Nous avions rencontré Cédric Kahn à l'occasion de la sortie de son film précédent, "Une vie meilleure", un film magnifique qui sous couvert de parler du problème du surendettement montrait un jeune couple s'enfonçant dans les sables mouvants d'une société qui ne fait pas de cadeau. A travers un fait divers, l'affaire Fortin (soit la cavale pendant onze ans d'un marginal avec ses deux gamins), le cinéaste parvient une nouvelle fois à brosser un portrait de groupe qui en dit long sur les disharmonies du monde qui nous entoure.

Il est en pleine forme. Avale son hamburger en trois bouchées et mord dans le cinéma français avec appétit. En cette rentrée, le voilà redevenu comédien : « Vie sauvage », de Cédric Kahn, et « Un illustre inconnu », de Matthieu Delaporte. Ses coups de gueule semblent s'être arrondis. Un peu de lassitude peut-être. Mais non. Plutôt une façon de se demander si les énervements valent encore le coup. C'est une bonne question

Robinsonnade d'un père qui a soustrait ses deux fils à la garde maternelle. Un drame sec et tendu.

Est-ce une question de physique ou un trop-plein d'empathie ? A 34 ans, la comédienne est une habituée des héroïnes tout en souffrances. Les personnages qu'elle incarne dans "Geronimo" de Tony Gatlif et "Vie Sauvage" de Cédric Kahn, bientôt à l'affiche, ne dérogent pas à la règle.