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Le voyage est-il une fuite, une quête ou une thérapie ? C’est une des questions que pose Marie-Julie Gagnon dans son livre « Que reste-t-il de nos voyages » (Éditions de l’Homme, 2019). Cette interrogation met en lumière les multiples dimensions du voyage, tant sur le plan psychologique que philosophique. Il est d’ailleurs tentant de faire le parallèle avec la lecture.

Lire, c’est comme voyager : cela laisse des traces et influence notre vision du monde. En plus, les livres permettent des « voyages zéro carbone, ou presque ». Prendre le train est une aventure, tout comme ouvrir un livre. Dans les deux cas, nous partageons l’intimité de parfaits inconnus pendant quelques kilomètres ou quelques pages. Les approches littéraires du voyage sont variées : des beaux livres remplis de photos pleine page, qui donnent l’impression d’y être, aux carnets et récits de voyages, en passant par les guides en tous genres. Chaque ouvrage offre une manière unique de s'évader.

Pour ceux qui préfèrent voyager par le biais de la gastronomie, les bibliothèques regorgent de livres de cuisine qui vous feront découvrir des saveurs du monde entier. Ces ouvrages permettent de voyager par les sens, explorant des cultures à travers leurs traditions culinaires.

Les carnets de voyage sont également un moyen merveilleux de voyager par procuration. Ils fixent des moments suspendus, permettant de ressentir impressions, sentiments, découvertes et rencontres sans aller au bout du monde. Le carnet de bord capture l’essence d’un voyage, préserve des souvenirs, et les partage avec d’autres voyageurs. C’est aussi un moyen d’expression et de créativité. Rien ne vous empêche de réaliser le vôtre : il s’agit de prendre le temps de se poser et profiter davantage du dépaysement que procure le fait de voyager. La pratique du carnet n’est pas récente : les dessins de Léonard de Vinci, ceux des grands explorateurs, des soldats dans les tranchées, et même le peintre Paul Gauguin (1848-1903) qui réalisa son carnet de voyages avec l’intention de le publier, en témoignent.

Puisque lire, c’est partir un peu… c’est voyager aussi. Les récits de ceux qui suivent la trace du célèbre coquillage de Saint Jacques de Compostelle, ou encore ceux qui racontent des expéditions à vélo, à dos d’âne (comme le célèbre récit de Stevenson dans les Cévennes), ou en montgolfière, sont innombrables.

Dans les bibliothèques, vous ne pouvez manquer les classiques guides de voyage tels que les Guides du Routard, les Michelin et autres guides « Voir ». Cependant, n’hésitez pas à rechercher les versions humoristiques ou carrément imaginaires. Par exemple, « La Molvanie : le pays que s’il existait pas faudrait l’inventer » par Santo Cilauro, Tom Gleisner et Rob Sitch (Flammarion, 2021 pour la dernière édition). Dans cette parodie de guide de voyage, les auteurs, membres du groupe satirique australien Working Dog, tournent en dérision les destinations de voyage à la mode en inventant le descriptif loufoque de la Molvanie, un pays imaginaire d'Europe de l'Est.©Electre

Pour voyager autrement dans la vraie vie, laissez-vous inspirer par les nombreuses collections vertes, bleues, pour les petits futés ou pour les amateurs d’explorations insolites. On y explique tout pour voyager près de chez soi, en autonomie, à bord de trains célèbres ou méconnus, dans les décors d’un blockbuster ou sur les traces d’un personnage de roman.

Si vous attendez l’été pour vous installer dans un transat avec un cocktail et dévorer le roman qui vous transportera dans un ailleurs imaginaire, le voyage peut être d’autant plus surprenant. Saviez-vous que Jules Verne (1828-1905) a écrit « Cinq semaines en ballon » et « Le tour du monde en 80 jours » sans jamais quitter la France ? Ces titres font partie des 62 romans et 18 nouvelles qui constituent ses « Voyages extraordinaires ».

Et pour ne rien regretter si vous n’avez pas l’occasion de partir cet été, demandez le livre de Vincent Noyoux « Touriste professionnel : l’anti-guide de voyage » (Stock, 2011). Votre désir de contrées lointaines finira peut-être à la poubelle après l’avoir lu.

Quant aux récits de Bill Bryson, ils offrent une perspective différente sur le voyage, montrant que l’aventure et l’évasion peuvent se vivre à travers les pages d’un bon livre.

[Par Valérie, de l'Opérateur d'Appui]