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Le Grand décentrement : la haine de Rome et de sa civilisation

Numéros de page :
pp.155-161
Un phénomène d'ampleur bouleverse le champ historique des sciences humaines depuis une vingtaine d'années, en France comme dans une partie du monde académique international. Il ne s'agit pas d'un changement de méthode dans la recherche, comme on en a connu par le passé, à l'époque de l'École des Annales par exemple, ou encore, pour remonter plus haut dans le temps, à l'époque de la glorieuse 'Altertumswissenschaft' berlinoise sous l'égide du second Prix Nobel de littérature dans 1 'histoire, Theodor Mommsen. Il ne s'agit pas non plus simplement d'un changement d'objet d'étude historique ni de révolution copernicienne comme celle qui, au temps du structuralisme triomphant, sous la férule du premier Roland Barthes, a substitué le texte à la littérature et a distingué l'oeuvre, devenue première, de l'auteur, jeté aux oubliettes de la critique avec les frères Goncourt, Sainte-Beuve ou encore Albert Thibaudet. Il s'agit d'un phénomène que, faute de mieux, nous nommerons le « décentrement ».