En août 1914, l'Europe se déchire pour le pouvoir du monde : cinq longues années de guerre vont laisser dans toutes les consciences, au fond des tranchées comme à l'arrière, le sentiment indélébile qu'une époque s'est achevée. Dans la boue des tranchées de Verdun ou de l'Isonzo, le fantassin est le héros de ce grand carnage qui fera 9 millions de morts sur les différents fronts. Intellectuels, paysans, commerçants, ouvriers, ils ont été d'un coup transformés en soldats par le premier conflit de masse de l'histoire. Mais la Grande Guerre ne peut se résumer à l'épopée militaire qui ensanglante les plaines de Flandre et de Galicie, les mers du Jutland et des Malouines. C'est aussi l'histoire d'un front intérieur où, pour la première fois, les femmes sont mobilisées dans les usines, où la censure est omniprésente, où explosent des vagues de mutineries dans l'armée. La Grande Guerre est à la fois une fracture, celles des vieux équilibres de la société européenne, et un acte de naissance, celui de notre siècle