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Le| conte de fées littéraire en France
Auteurs :
Editeur :
Année de parution :
2002
Collection :
558 p. : couv. ill. : 24 cm
9782745305442
Ce livre reprend, en le modernisant, un ouvrage de synthèse, devenu indisponible autrement qu'en bibliothèque, sur la production d'un type de récits merveilleux en France, de 1690 à 1778 : le conte de fées " à la française ". Profitant du statut incertain que la culture officielle accorde, alors, au conte merveilleux, de nombreux auteurs,parmi lesquels beaucoup de femmes, se mettent à pratiquer, avec une sorte d'acharnement, le plaisir subtil et pervers d'une écriture qui cache soigneusement tous ses enjeux. Or, ce faisant, ils inventent une écriture de la gratification absolue, d'une plas ticité telle qu'elle peut renvoyer aussi bien à l'innocence des âges heureux de la petite enfance qu'aux fantasmes adultes les plus audacieux. Ce que nous nommons " conte de fées " a vu le jour à cette époque, dans une ambiguïté dont le XVIIe siècle finissant, puis le XVIIIe siècle ont mis en place tous les éléments. Recensés dans un corpus de plus de cent quatre-vingts textes, intéressant plus de quarante auteurs, ces contes de fées fournissent un terrain d'observation exceptionnel, par leur quantité et surtout par les questions qu'ils soulèvent, au point de rencontre du littéraire, du fantasmatique et du social. Tous les paradoxes s'y conjuguent : le mépris pour les " contes de vieilles " n'empêche pas le pillage du folklore, récupéré et adapté pour le public des salons ; le dépaysement de la féerie s'opère dans la transpositiondes décors réels, du style rococo et des machines de l'opéra; le monde des fées offre, parfois, la réplique la plus féroce de la société du temps. Se dessine ainsi l'image d'un groupe social engagé dans la pratique d'une écriture qui, tantôt conjugue naïve té et perversité, tantôt met bas le masque et joue de l'ironie et de l'obscénité, mais toujours sous le signe de l'excès et du risque schizophérique.
Note General : Bibliogr. p. 493-540. Index