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Les Taties flingueuses de la finance

Numéros de page :
6 p. / p. 26-28, 30-32
″Mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature (...), et pourtant, il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance.″ Ainsi s'enflammait François Hollande, le 22 janvier 2012, lors du meeting fondateur de sa campagne. Tellement brûlant, le discours, qu'on a failli y croire ! Parce que depuis... ben, rien, en fait. D'autres, en revanche, montent au front pour planter leur baïonnette dans le flanc des tyrans économiques et financiers qui spolient les foules et flinguent l'éthique. Les trois femmes que ″Causette″ a choisi de vous présenter les malmènent cash et n'hésitent pas à les mettre à l'amende. Parce que, pour elles, l'″adversaire″ n'est pas une nébuleuse, mais des vrais gens avec un vrai ″visage″. Celui des patrons des multinationales dont la députée anglaise Margaret Hodge pourfend sans ménagement petits et grands arrangements fiscaux ; celui des cadors de Wall Street que la sénatrice américaine Elizabeth Warren taxe, les yeux dans les yeux, d'immoralité ; celui, enfin, des pontes des banques espagnoles ordonnateurs, selon la militante catalane Ada Colau, des expulsions qui frappent des centaines de milliers d'Espagnols. Convaincues de l'urgence qu'il y a à réguler la finance pour que le bien commun fasse à nouveau recette, elles appliquent, à leur insu sans doute, une théorie d'Einstein : de sa langue bien pendue, le grand Albert prophétisait que ″le monde ne serait pas détruit pas ceux qui font le mal, mais par ceux qui le regardent sans rien faire″.